L'INA recherche des témoignages sur l'avortement clandestin en Outre-mer avant 1975

IVG: Comment les femmes se sont mobilisées dans les années 70
Initiée il y a bientôt deux ans, la prochaine « collecte patrimoniale » de l’INA porte sur l’avortement clandestin dans la France d’avant 1975. Le projet vise à recueillir et conserver des témoignages, notamment Outre-mer. Productrice à l'INA, Isabelle Foucrier était l'invitée de C'est vous qui le dites.

Il y a plus de cinquante ans, il était encore défendu pour les femmes d'avoir recourt à l'interruption volontaire de grossesse en France. Pour autant, les femmes bravaient l'interdit à l'aide de manoeuvres bien particulières. Depuis des décennies, des combats sont menés dans notre pays, notamment par Simone Veil, qui ont amené l'avortement à s'inscrire dans la Constitution en 2024. 

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Toutefois, il est important de se rappeler l'histoire de ces femmes pour qui l'avortement clandestin est aujourd'hui un chapitre de vie. Plus qu'une affaire de femmes, il s'agissait d'une affaire de maris, de familles, et même de société. Selon Isabelle Foucrier, productrice à l'INA, l'avortement clandestin était une affaire d'entraide. 

C’est une histoire qui est très sanguinolente mais aussi celle d’un bricolage généralisé. Les gens ont recouru à tout et n’importe quoi pour avorter.

Isabelle Foucrier, productrice

En 2025, la loi Veil aura cinquante ans. L'occasion pour l'Institut National de l'Audiovisuel de lancer une collecte patrimoniale et de recueillir des témoignages sur l'avortement avant sa légalisation en 1975. "Voir et constater que si jamais on n'interrogeait pas ces femmes sur ce qu'elles avaient vécu, alors les derniers témoins de la clandestinité disparaîtraient emportant avec elles, un vécu qui me paraît indispensable de transmettre aux jeunes générations." explique Isabelle Foucrier.

Ce projet a pour but d'écouter vraiment à quoi ressemblait la vie quand avorter était interdit. Comment faisait-on ? Avec quelles méthodes ? Combien cela coûtait ? Vers qui l'on se tournait ? Qu'est-ce que l'on risquait ? Pour la productrice, tendre le micro sur ce sujet est important et permet de montrer l'importance de la loi Veil. Comme tous les français, les habitants de Saint-Pierre et Miquelon qui souhaitent témoigner et raconter leur vécu pour cette collecte, peuvent le faire de façon anonyme en écrivant par mail à l'adresse collecte-avortement@ina.fr ou en envoyant un message au 06.61.33.34.49

Pour écouter l'entretien complet de Isabelle Foucrier, productrice à l'INA, invitée de C'est vous qui le dites le 24 mai dernier :