L'Office Français de la Biodiversité en grève pour préserver ses prérogatives

Le comptage des oiseaux marins dans l'archipel est assuré par l'Office Français de la Biodiversité.
Dans l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon, les deux inspecteurs de l'environnement de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) ont suivi le mouvement de grève national lancé par l'intersyndicale. Ils dénoncent le manque de considération de l'Etat.

Qu’ils soient en Hexagone ou en outre-mer, les 3 000 salariés de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) étaient appelés à cesser le travail ce vendredi 31 janvier. C'était un mouvement inédit par son ampleur, environ 62 % de grévistes selon l'intersyndicale. L’action des agents de l’OFB est régulièrement remise en cause par l’Etat et les syndicats agricoles.

"Faute" et "humiliation"

Le 14 janvier dernier, le premier ministre François Bayrou prononce son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Une heure et demie d'expression, mais seulement deux minutes environ consacrées à l’environnement. C’est à ce moment qu’il qualifie de "faute" et "d'humiliation" le fait pour un agent de venir avec son arme dans une exploitation agricole.

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Il n'en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Les agents de l’OFB réclament des excuses. Ils sont reçus dans la foulée à Matignon, mais n'obtiennent pas satisfaction. Le port de l’arme est pourtant réglementé et les policiers de l’environnement ne font qu’appliquer la loi.

Un million d'euros investi dans l'archipel

Dans l'Hexagone, les agents sont amenés à contrôler des agriculteurs, ce qui représente environ 13 % de leur activité de police selon le syndicat EFA-CGC. À Saint-Pierre-et-Miquelon, la situation est différente. Les deux agents de l’OFB sont parfois amenés à procéder à des contrôles de chasse. Mais cela ne constitue qu'une petite partie de leur mission sur l'archipel.

Ils font également du suivi de connaissance, avec des études sur l'état de la forêt boréale ou sur les espèces d'animaux. Autre mission des agents : être un appui aux politiques publiques comme la Collectivité Territoriale en faisant des recommandations.

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Régulièrement, des actions de sensibilisation sont menées auprès des citoyens. Ce sera d'ailleurs le cas à l'occasion de la journée mondiale des zones humides, le 5 février prochain à 20 h à la Micro-Folie de Saint-Pierre.

L’OFB cofinance également de nombreux projets dans l’archipel : la préservation et l'étude du Grand barachois, restauration et entretien du grau de Mirande, le spectacle "Inouï océan", les saumons de Belle Rivière... Cela représente plus d’un million d’euros injectés sur le territoire.

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Si l’Office Français de la Biodiversité venait à être supprimé, ce que réclament certains responsables politiques, ce serait autant de projets en moins pour lutter pour la préservation du vivant.