La toile de Gaston Roullet (1847-1925) était accrochée depuis 1999 sur l'un des murs du musée de l'Arche. En fin d'année dernière, les responsables de l'établissement ont décidé de la ranger le temps des travaux.
Une toile examinée à la loupe avant son décrochage
Cette toile en lin peinte par l'artiste à la fin du XIXe siècle pour l'Exposition universelle de 1900 à Paris représente la rade de Saint-Pierre. Devant l'immensité de l'œuvre, mesurant onze mètres de large sur six mètres de haut, il a fallu redoubler de prudence pour la décrocher. C'est d'ailleurs la première fois qu'elle est retirée de son emplacement pour être mise à l'abri plusieurs mois.
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La manipulation de l'œuvre a donc demandé une coordination très rigoureuse et beaucoup de précaution pour éviter de "provoquer des déchirures". Une fois désinstallée, elle a été soigneusement examinée par Kiriaki Tsesméloglou, conservatrice-restauratrice d'œuvres peintes et par Tristan Mahéo, conservateur-restaurateur spécialisé en peintures monumentales. Leur mission : établir une fiche de santé de l'œuvre.
Une opération préparée depuis trois mois et suivie cet automne par Marion Meyer et Jérôme Anger.
L'œuvre aura fait un long périple avant d'arriver dans l'archipel
Cette toile de Gaston Roullet, peintre officiel de la marine, aura subi de nombreuses péripéties avant de se retrouver à l'Arche. Elle a même failli ne jamais réapparaître puisqu'elle avait été conservée durant trente années chez un artiste peintre, Marin Marie.
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Elle a aussi été abritée dans un atelier de voilerie de Granville. Puis elle est récupérée par le sénateur de Saint-Pierre et Miquelon de l'époque, Henry Claireaux. Et avant d'être rapatriée dans l'archipel, elle a donc subi des retouches, c'est ce que souligne dans le reportage Marin Marie, un entretien datant de 1966.
L'œuvre a donc connu de nombreuses aventures qui ont laissé leurs traces. Le reportage de Marion Meyer et de Jérôme Anger.
La toile de Gaston Roullet reposera quelques mois dans un caisson adapté
Une toile qui a donc fait un très grand voyage avant d'arriver à Saint-Pierre et Miquelon. Mais une fois décrochée, la toile de Gaston Roullet a dû subir de nombreuses mesures pour la protéger au mieux.
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Coordination et rigueur étaient de mise pour que l'œuvre de Gaston Roullet soit placée dans un énorme caisson de conservation sur-mesure fabriqué par les agents de la Collectivité territoriale et tout cela dans les meilleures conditions de manutention.
Marion Meyer et Jérôme Anger étaient présents pendant cette opération très minutieuse.