Le Stella Maris, un foyer d'accueil pour des milliers de marins espagnols en escale dans les années 1960

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Deux épisodes du podcast Mémoires Sonores se sont intéressés aux marins espagnols et à leur foyer, le Stella Maris. Des archives sonores datant de 1966 et 1967 enregistrées par l’ORTF, au moment où le port de Saint-Pierre accueillait plus de 140 navires espagnols et plus de 4 000 marins entre deux marées sur les bancs de Terre-Neuve.

À la belle époque, Saint-Pierre accueillait des centaines de navires espagnols et des milliers de marins dans son port. Un lieu différent des ports voisins canadiens où ils se sentaient “comme chez eux”, grâce à des espaces d’accueil comme le foyer Stella Maris. Un refuge pour tous les marins espagnols en escale dans l’archipel.

Le club était un véritable lieu de vie qui offrait aux marins de nombreux services : une bibliothèque, un bar mais aussi des pièces au calme pour leur permettre de rédiger leurs correspondances ou tout simplement se reposer devant un film en espagnol après des semaines passées en mer sur les bancs. 

Le Stella Maris, c’est comme une petite patrie.

Capitaine d’un navire espagnol

En 1966, le père Javier Sanchez Erauskin, aumônier du club, se disait heureux de vivre une grande partie de l’année à Saint-Pierre et ce depuis 1953. Il était aussi chargé des activités radiophoniques du foyer et proposait des émissions très suivies par les marins en pêche sur les bancs de Terre-Neuve. 

Quand nous étions en mer pour un ou deux mois, c’est la seule radio que l’on écoutait.

Marin espagnol à propos de la radio Saint-Pierre et des émissions du père Javier

Selon le père Javier, 90% des bateaux dans le port de Saint-Pierre sont espagnols. Les marins espagnols étaient ravis de retrouver ce port chaque année, pour l’ambiance et la gentillesse des populations. Après plusieurs années, une pétition a même abouti à la venue de leurs propres médecins. 

C’est toujours plus pratique de se faire soigner par un médecin espagnol.

Père Javier en 1967

José Alarcos, premier médecin espagnol à exercer à Saint-Pierre, confiait aux journalistes de l’ORTF avoir soigné plus de 2 000 patients rien que sur l’année 1965.

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Margarita Otxoteko a été l'assistante du docteur Alarcos et du père Javier Sanchez Erauskin durant cinq ans entre 1971 et 1976. Elle en a profité pour documenter l'époque au travers de photographies et de petits films. Elle participait même à cette émission de radio animée par le père Javier.

Un chalutier espagnol dans le port de Saint-Pierre dans les années 1970 en attente du bateau pilote en vue d'un accostage.

Des témoignages à retrouver dans les derniers épisodes du podcast “Mémoires Sonores” préparé par Martine Briand.