"Les animaux ont trouvé leur place dans les maisons de l'archipel" selon l'association SPM 3A

Jusque ce samedi midi, l’association SPM Aide Aux Animaux mène deux actions de collecte de fonds à la galerie Albert Briand. La vente d’objets et de paëlla va permettre de financer le fonctionnement du refuge. La présidente Bénédicte Schoonover revient sur ses différentes actions.
SPM la 1ère : Quel est l’objectif de votre association ?

Bénédicte Schoonover : J’ai co-fondé SPM Aide Aux Animaux il y a 24 ans et j’en suis devenue la présidente un an plus tard. L’association repose aujourd’hui sur quatre salariés et environ 150 membres, dont une quinzaine de bénévoles réguliers. Depuis 23 ans, notre refuge accueille des animaux abandonnés ou trouvés dans la rue. Il compte actuellement une petite soixantaine de chats et 10 chiens. Nous en avions le double il y a quelques mois, ce qui prouve que les choses s’améliorent. Il sort plus d’animaux du refuge qu’il n’en rentre.

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Quand nous avons fondé SPM Aide Aux Animaux, il n’y avait jamais eu d’actions de protection animale sur l’archipel. Il y avait surtout beaucoup de chats errants. L’animal n’avait jamais vraiment eu sa place dans les maisons. Aujourd’hui, de nombreux foyers à Saint-Pierre ont un chat ou un chien, voir les deux. Les mentalités ont évolué. Les gens ont compris que l’animal est un être sensible, qui doit être traité avec respect et compassion.

L’association gère également l’exploitation de la fourrière municipale. Il s’agit de 8 boxs par lesquels passent une cinquantaine d’animaux par an. Quand un chien arrive, nous postons des annonces sur nos réseaux sociaux. Les frais de capture et de garde sont réglés à la municipalité, qui verse ensuite une subvention annuelle à l’association. Les frais de garde s’élèvent à 25€ par jour pour les chiens et 13€ par jour pour les chats. Si l’animal n’est pas identifié, il le sera d’office par l’association. Seuls 3 chiens n’ont pas été réclamés cette année. Ils ont été pris en charge par le refuge.

SPM la 1ère : La présence du refuge est-elle nécessaire ?
 
B.S. : C’est l’outil principal de l’association. Il comprend trois bâtiments. D’abord « La Maison », qui accueille les chats et quelques chiens âgés. Ils peuvent entrer et sortir comme ils le souhaitent. Ces animaux-là ont une vie de liberté totale. Un bâtiment est également dédié aux chiens de petites races. Dans la journée, ils ont accès à des parcs et passent la nuit dans des boxs. Le troisième bâtiment est réservé aux chiens de grandes races, principalement des labradors. Ils disposent d’un grand parc et comme leurs camarades plus petits, sont régulièrement promenés par des bénévoles. Les salariés quant à eux assurent l’éducation des chiens. Tous les quatre qualifiés en éducation positive, ils entraînent les chiens au rappel ou à la marche au pied.

Quand un animal arrive au refuge, nous effectuons un contrôle vétérinaire : traitement antipuces, vermifuge, vaccination, stérilisation et identification. Les gens qui souhaitent adopter un animal prennent rendez-vous au refuge. Nous évaluons si ces personnes sont capables d’accueillir un animal dans des bonnes conditions, pour le confort des deux parties.

Puis nous mettons en place un contrat de placement. Les adoptants s’engagent à offrir à l’animal tout ce dont il a besoin en termes de sécurité, de soins et de nourriture. Ils s’engagent aussi à ne pas le faire euthanasier pour des raisons de confort. Nous finalisons l’adoption au bout de deux semaines, une fois que le nouveau propriétaire est sûr de s’accorder avec l’animal. Dans le cas contraire, nous le reprenons. Si l’adoptant rencontre une épreuve qui l’empêche de continuer à prendre soin de son animal, nous acceptons également de le reprendre.

SPM la 1ère : Quel est le fonctionnement de SMP Aide Aux animaux ?

B.S. : Le plus grand défi de l’association pour les années à venir est sa pérennisation. Depuis 25 ans, j’en suis le pilier. Je ne veux plus que tout repose sur moi. Si je disparais brutalement, il faut que l’association puisse continuer à exister. Depuis quelques années, je prépare ma mise en retrait. Il y a maintenant une équipe de 4 salariés compétents pour faire tourner le refuge. Les bénévoles seront toujours nécessaires pour faire vivre l’association, sur les aspects administratifs, organisationnels, de communication…

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Les dons de toutes natures correspondent à quasiment 60% de notre budget total. Il s’agit par exemple de la mise à disposition du refuge, dont je suis propriétaire et assume toutes les charges. Mais également les dons en nature, comme le travail de soigneur effectué par les bénévoles. Chaque adoption entraîne également un don, en fonction des moyens de chacun.

Nous disposons aussi de subventions des institutions publiques : le conseil territorial et l’État, au travers du Fonds pour le développement de la vie associative. La DTAM, quant à elle, finance notre campagne de stérilisation. La préfecture nous verse parfois par une subvention d’investissement. La mairie de Saint-Pierre nous verse également une subvention pour la garde des animaux de fourrière et la remise au propriétaire. Il s’agit d’une prestation de service.

SPM la 1ère : Quelles sont les autres activités de l’association ?

B.S. : Nous effectuons aussi des campagnes de sensibilisation auprès de la population de l’archipel. Cette année, le focus est mis sur le bien-être des chiens en hiver. Nous essayons de sensibiliser certains propriétaires sur le fait que tous les chiens sont sensibles aux mauvaises conditions météo, quelle que soit la race. Certains paramètres peuvent accentuer cela : l’âge du chien, le type de niche. L’animal doit être au sec, à l’abri du vent et doit bénéficier de la nourriture adéquate et avoir de l’eau à disposition… En cas de tempête et de froid intense, un animal a besoin d’être mis à l’abri dans un bâtiment aux normes. Cette situation concerne majoritairement les chiens de chasse.

Nous disposons par exemple d’une enveloppe d’aide pour les propriétaires qui traversent une période difficile. Egalement, nous avons développé un service de garde d’urgence, pour les personnes hospitalisées, les EVASAN ou pour un motif professionnel de courte durée. Nous réalisons aussi des gardes de confort, lorsque les propriétaires partent en vacances

SPM la 1ère : Les jeunes sont-ils actifs au sein de SPM Aide Aux Animaux ?

B.S. : Notre association dispose d’un pôle jeunes protecteurs/jeunes protectrices, composé d’une douzaine d’enfants de 4 à 15 ans. On leur propose par exemple de balader les chiens. Le refuge leur offre un lieu où ils peuvent être en contact avec les animaux. C’est une bouffée d’air pour ceux qui ne peuvent pas en avoir à la maison. Nous organisons aussi des ateliers au cours desquels les enfants peuvent suivre un soigneur animalier dans ses tâches, afin de l’aider et de découvrir son métier.

Les enfants sont l’avenir et seront les futurs propriétaires d’animaux. Plus ils savent bien s’en occuper, mieux ils s’en occuperont. Même des personnes pleines de bonne volonté peuvent ne pas faire les choses correctement par manque de connaissance. Pour leur propre bonheur et celui de leurs futurs animaux, nous essayons de donner un certain nombre d’outils et de connaissances.

Bénédicte Schoonover était également l'invitée de Marie-Xavière Giraud dans la matinale de SPM la 1ère.