"Nous demandons aux Français de rester chez eux" : il y a cinq ans, l'épidémie de Covid-19 paralysait la population

. ©saintpierreetmiquelon
Il y a cinq ans, la France était en pleine crise sanitaire et l'archipel s'arrêtait subitement de vivre. Un confinement est imposé, comme dans l'hexagone. Un bouleversement qui a eu des répercussions sur la santé, l'économie, et même le vivre ensemble.

Mars 2020, le quotidien de millions de Français bascule. Tout le pays est confiné. Saint-Pierre-et-Miquelon aussi, même s'il y a aucun cas recensé. "Nous demandons aux Français de rester chez eux, de faire en sorte de se protéger et de protéger les autres, d’aider les services de santé (...) à faire face à cette montée de l’épidémie en restant chez eux", déclarait alors le Premier ministre Edouard Philippe sur France 2.

Aussitôt, écoles, entreprises et restaurants ferment leurs portes, étant des lieux publics dits "non-essentiels" à la vie. Une attestation de sortie est imposée, les déplacements sont très restreints, les interactions sociales bouleversées. Le télétravail est privilégié.

Nous demandons aux Français de rester chez eux, de faire en sorte de se protéger et de protéger les autres

Édouard Philippe, ancien Premier ministre (2017-2020)

Sur l'archipel, les liaisons inter-îles sont suspendues, isolant ainsi les habitants de Miquelon. La quatorzaine est également instaurée pour les nouveaux arrivants dans l'archipel avec l'obligation de réaliser un test PCR avant de voyager.

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Un dispositif qui s'avère efficace, avant qu'un premier cas ne soit recensé sur les soixante-quinze tests envoyés à Halifax, le lieu de dépistage. Les services hospitaliers seront ensuite équipés d'automates pour les tests PCR. Une unité Covid-19 est par la suite ouverte au centre hospitalier François Dunan. Elle peut alors accueillir onze patients.

"On a jugé bon de caler cette unité pour éviter les flux et faire en sorte que ces patients soient traités en unité de lieu, confie alors Patrick Lambruschini, directeur du CHFD. Au-delà, nous aurons recours à nos partenaires et amis canadiens."

Juillet 2020, les mesures s'allègent lorsque le gouvernement et les autorités locales mettent fin à l'état d'urgence sanitaire. Pour les voyageurs entrant dans l'archipel, une septaine est préconisée, mais non obligatoire. Ce qui a de quoi inquiéter la population locale.

Un premier cluster apparaît au centre hospitalier en janvier 2021. Le plan blanc est déclenché, une campagne massive de dépistage est lancée pour le personnel. Certains bars et commerces décident de baisser le rideau.

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La fermeture des établissements scolaires est demandée par les parents d'élèves. Le port du masque obligatoire dans les écoles, ainsi qu'aux collégiens et lycéens, est appliqué.

Je ne suis pas très chaud, j'attends d'avoir des résultats sur ces vaccinations

Un habitant

Mars 2021, la vaccination grand public débute, 9 600 doses sont livrées par Falcon, mais les avis sont partagés. "Je ne suis pas très chaud, j'attends d'avoir des résultats sur ces vaccinations... Quels sont les retours", confie un Saint-Pierrais.

"Je suis pour la vaccination, puisque de toute façon, il faut continuer de protéger l'archipel qui n'a pas été touché, déclare un autre. Il faut continuer à ce qu’on puisse pratiquer et vivre plus que normalement par rapport à la métropole."

Mais en janvier 2022, le député LREM Stéphane Claireaux est violemment pris à partie, alors victime de jets d'algues et de pierres, lors d'une manifestation contre le passe sanitaire.

Je suis rentré en politique pour discuter avec les gens. Je ne peux pas cautionner cette violence

Stéphane Claireaux, ancien député LREM de Saint-Pierre-et-Miquelon (2017-2022)

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"Je suis rentré en politique pour discuter avec les gens. Je ne peux pas cautionner cette violence", déclare alors le député auprès de Saint-Pierre-et-Miquelon La 1ère. "La ligne a été franchie", réagit sa collègue députée Agir de Seine-Maritime Agnès Firmin Le Bodo à nos confrères de France Info.

Octobre 2022, le Canada, pays où les Saint-Pierrais et Miquelonnais doivent transiter pour entrer ou sortir de l'archipel, allège ses mesures mises en place au début de la pandémie.

Entre la mi-mars 2020 et le 26 mars 2023, 25 776 tests auront été réalisés, 3 439 cas positifs ont été recensés. Et depuis deux ans, le dépistage n’est plus obligatoire.