Un risque de choc économique "fort et durable" à Saint-Pierre et Miquelon, selon l'IEDOM

Le directeur de l'IEDOM de Saint-Pierre et Miquelon a fait part de ses inquiétudes quant à l'avenir économique de l'archipel. Le territoire risque, selon lui, de subir les retombées de la pandémie, avec des conséquences plus ou moins grandes selon les stratégies adoptées par les décideurs. 
"La crise dure au-delà du confinement". Invité du journal de SPM la 1ère mardi 23 juin, Hugues Marion, le directeur de l'Institut d'émission des départements d'outre-mer (IEDOM), s'est dit inquiet face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 sur l'économie locale. "Saint-Pierre et Miquelon risque de subir un choc fort et durable, mais qui pourrait être nuancé en fonction du poids du secteur public" a-t-il expliqué. L'importance du secteur public sur le territoire pourrait ainsi être un atout et jouer "un rôle d'amortisseur des différents effets que la crise va produire".

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Hugues Marion est néanmoins resté prudent dans ses prévisions économiques. "Pour l'instant, on n'a pas assez d'indicateurs pour savoir ce qui va se passer", a-t-il affirmé. "Nous ferons une analyse de l'impact de cette crise sur l'économie sur la base des chiffres que nous aurons en juin, et le rapport que nous avons fait sur la situation économique fin 2019 permettra de mesurer les évolutions."
 

"Pour 2020, on s'attend à un impact fort [de la crise sanitaire], qui sera variable selon les secteurs économiques." - Hugues Marion, directeur de l'IEDOM à Saint-Pierre et Miquelon 


Consommation des ménages, investissements des entreprises... plusieurs indicateurs étaient passés au vert l'année dernière. "2019 a été une année bonne par rapport aux deux années précédentes", s'est rappelé Hugues Marion, avant d'ajouter que la crise sanitaire et le confinement provoqueront "très certainement un coup d'arrêt"
 

Repenser le modèle de développement de l'archipel


Malgré tout, le directeur de l'IEDOM voit dans cette crise économique "une opportunité pour les décideurs de repenser le modèle de développement de l'archipel". "Le choc est tel, qu'il faut se poser des questions pour savoir comment on va continuer, se demander comment va être le monde d'après."

Hugues Marion appelle de ses voeux une ouverture de l'archipel toujours plus importante, pour éviter une baisse de la population et libérer le marché du travail. "Aujourd'hui, toutes les entreprises ont des difficultés à recruter", se désole-t-il. "Il faut continuer à ouvrir l'archipel."

Il souhaite également que les politiques publiques et économiques soient mieux coordonnées les unes aux autres. "Actuellement, on a certaines actions qui vont dans un sens et d'autres qui vont dans un autre, ce n'est pas très productif." De telles lignes de conduite permettront, selon lui, de "sortir encore plus fort de la crise".