"Ça faisait trente ans que je n'avais pas été en doris"...
Le ton est donné en ce dimanche matin ensoleillé. À l'invitation de son petit fils artisan pêcheur, Marie-Thérèse Poirier enfile l'indispensable gilet de sauvetage.
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Ce rendez-vous devant les embarcations traditionnelles de Saint-Pierre et Miquelon est une surprise faite par Gilles Poirier, son petit-fils et membre de l'association des Zigotos, qui restaure et reconstitue les doris.
Je l'avais préparée il y a quelques semaines, en lui demandant si elle était d'accord. Ce matin avec le beau temps, je l'ai appelée, et lui ai dit : "si tu veux, rendez-vous dans une demi-heure". Elle m'a répondu : "viens dans dix minutes, je suis prête".
Comme en son jeune temps, Marie-Thérèse s'installe sur un des bancs de l'embarcation. Un geste qu'elle a répété pendant plus de cinquante ans, lorsqu'elle accompagnait son mari pour se rendre à l'anse aux Soldats à Langlade. C'était la grande époque du capelan, que les plaisanciers locaux pêchaient et séchaient sur les rochers de Langlade.
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Trois décennies plus tard, le nouveau voyage peut recommencer. Marie-Thérèse, son petit fils, ainsi que l'historien Marc Derrible, lui aussi membre des Zigotos, mettent le cap sur l'île aux Marins, à quelques encablûres. Les souvenirs et les émotions sont au rendez-vous.
Autrefois quand on partait aux capelans, il y a des fois il faisait très beau, mais parfois il y avait de la mer bien agitée...
Après une heure d'excursion, il est déjà temps de regagner Saint-Pierre. Et une surprise supplémentaire l'attend à l'accostage du doris : son arrière arrière petit-fils Louis est sur le quai pour l'accueillir. Pour Marie-Thérèse, voilà sans aucun doute une journée pas comme les autres...
Une belle histoire racontée en images par Claudio Arthur.