À l'issue du second tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron (LREM) a été réélu avec 58,54% des suffrages exprimés, contre 41,46% pour son adversaire Marine Le Pen. La candidate d'extrême droite arrive cependant en tête dans les territoires ultramarins, et notamment à Saint-Pierre et Miquelon (50,69%).
Un vote d'adhésion
"Je ne suis pas étonné plus que ça de ce score de Marine Le Pen" a réagi le sénateur RDSE Stéphane Artano et président du mouvement Archipel Demain. "C'est d'abord un rejet de la politique d'Emmanuel Macron à Saint-Pierre et Miquelon. Autrement dit, l'archipel n'a pas été entendu auprès des gouvernements, ou auprès de la présidence de la République. Cela s'est traduit dans les urnes dimanche, et c'est un message fort qui devra être entendu" analyse l'élu.
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Stéphane Artano affirme également que c'est aussi "un vote d'adhésion aux idées proposées par Marine Le Pen, qui au niveau national a eu une stratégie très habile, puisqu'elle est partie sur des sujets moins connus pour le Rassemblement national, comme le pouvoir d'achat. Ce sont des sujets qui dans les Outre-mer et à Saint-Pierre et Miquelon touchent les gens".
E. Macron en déconnexion avec les habitants, selon l'élu
Le président de la République, Emmanuel Macron, renouvelle donc son mandat pour cinq ans. Selon le sénateur, il est "en déconnexion totale avec les réalités et les demandes de la population. On parle de hausse des hydrocarbures. Qu'est-ce que le gouvernement affiche comme volonté pour travailler sur ces sujets ?" s'interroge-t-il. "Mais il y a aussi le pouvoir d'achat, la maîtrise des prix, l'inflation sur le territoire [...] Je pense que la population a voulu envoyer un message. Je le regrette, puisque je ne partage pas les idées de Marine Le Pen. Mais c'est un choix que Paris devra entendre".
Archipel Demain au rendez-vous des législatives
Le sénateur de l'archipel, également président du mouvement Archipel Demain, se projette déjà sur le troisième tour, celui des législatives. "Autant Archipel Demain ne se positionne jamais sur le scrutin présidentiel, autant sur la législative, le mouvement sera évidemment présent. Le sujet sera arbitré dans les prochains jours, et les choses clarifiées début mai" annonce-t-il. "Il faut se mettre en ordre de bataille, parce que ça va être un enjeu. Si aujourd'hui, avec un ministre et un député LREM, l'archipel n'a pas été entendu, je pense que le message il doit aussi changer de braquet. Il y a un enjeu sur lequel nous devons évidemment nous positionner".
Retrouvez l'interview de Stéphane Artano, sénateur de Saint-Pierre et Miquelon.