Durant deux semaines, des repérages sont effectués à différents endroits de Saint-Pierre et de Miquelon afin d'étudier la ressource en algues. Objectif : cartographier les champs marins. Deux ingénieures sont venues sur le plateau de Saint-Pierre et Miquelon la 1ère pour expliquer la démarche. Elles ont répondu aux questions d'Adrien Develay.
Plusieurs méthodes réalisées
Grâce à une météo clémente, les zones d'études sont survolées en drone, assez près de la surface. C'est la société Geomatic Development qui est chargée de ce chantier. En parallèle, sur la partie marine, les ingénieures travaillent de concert avec la société Allen Mahé grâce à un dispositif photographique, qui est immergé. Une zone est déterminée afin de la cartographier très précisément. Puis dans un second temps, des transects - ou lignes - sont effectués afin de repérer la "biomasse algale" mais aussi "des espèces", comme le relatent les deux ingénieures invitées sur le plateau de Saint-Pierre et Miquelon la 1ère.
Ces méthodes permettent à terme une vision globale et complète pour déterminer la répartition et les quantités d'algues présentes dans l'archipel. Les conclusions des recherches seront présentées en septembre prochain.
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On travaille sur huit espèces, et, on a déjà observé ces huit espèces autour de Saint-Pierre [...] dans un rayon très près du bord.
Nelly Soulat, Ingénieure d'étude en environnement marin - bureau d'étude SEAMO
Algoculture, filière d'avenir pour l'archipel ?
Utilisées dans l'alimentaire, la cosmétique ou encore le milieu médical, les algues sont un marché en pleine expansion et pèsent 15 milliards d'euros au niveau mondial.
Pour le moment, il est encore trop tôt pour savoir si celles présentes sur les côtes de Saint-Pierre et de Miquelon pourront à terme être intégrées dans une filière de production.
Ce qui est sûre c'est que plusieurs acteurs locaux et économiques s'y intéressent.
En mars dernier par exemple, cette plante aquatique avait été à l'honneur lors de la sixième édition de la semaine de l'emploi maritime. À cette occasion, la plateforme de recherche scientifique avait organisé une sortie sur le terrain à l'anse à Ravenel à Saint-Pierre, dans le but de sensibiliser les habitants aux différentes espèces présentes sur l'île.
Il va falloir étudier cela un peu plus régulièrement, plus saisonnièrement pour s'adapter au cycles de vie de chaque algue, qui sont différents en fonction des espèces.
Claudie Iborra, Ingénieure d'étude en environnement marin - bureau d'étude SEAMO
Une fois terminés, les prélèvements et résultats de la cartographie de l'archipel seront transmis à une entreprise métropolitaine qui déterminera la présence de molécules bioactives. Cette étape permettra de savoir dans quels domaines (pharmaceutique, cosmétique, agro-alimentaire...) les algues de Saint-Pierre et Miquelon peuvent être valorisées.
Retrouvez l'entretien complet au micro d'Adrien Develay