L’origine de la petite poupée de chiffon est discutable, mais c'est bel et bien en Amérique du Nord que celle que l'on connaît aujourd'hui partout dans le monde a vu le jour.
La première hypothèse nous entraîne chez nos voisins québécois à la rencontre de Régis Tremblay dans le petit village de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. Un matin de décembre, Régis sortait de sa maison en compagnie de ses enfants pour se rendre à la boîte aux lettres. Ce court trajet fut suffisant pour que de petites traces dans la neige interpellent la curiosité de ses enfants âgés de 5 et 6 ans. Face à leur question sur l’origine des traces, Régis invente l’histoire des lutins, de petites créatures magiques et malicieuses qui ne se réveillent que la nuit.
Pour pouvoir les observer ou s’en faire des amis, il faut tout d’abord les attraper. Il confectionne avec ses enfants de petits pièges sous les arbres de son jardin et tente d’appâter les elfes à l’aide de galettes au chocolat. Quelques jours plus tard, ils captureront leur premier lutin...
De leurs côtés, les enfants racontent leur aventure à l’école et le conte prend de l’ampleur. Plusieurs années plus tard, Régis publie 2 livres sur l’histoire de ces petits compagnons et continue de leur tendre des pièges sous les arbres, avec ses petits-enfants cette fois.
Une autre légende, plus ancienne cette fois, nous vient tout droit d'Islande. On y raconte que des trolls malicieux appelés "Jólasveinarnir " y jouent le même rôle que le Père Noël. Ensemble, 13 lutins offrent des cadeaux aux enfants du pays, la nuit, les 13 derniers jours précédents Noël. Bien que différents physiquement, les lutins islandais sont eux aussi des farceurs incontestés.
Un phénomène devenu commercial
Elle aussi a grandi avec la légende de petits êtres, assistants du Père Noel, se faufilant dans les maisons au mois de décembre. Chanda Bell habite aux Etats-Unis dans la région d'Atlanta. Pour elle, le rôle des lutins est de surveiller, du moins, c’est ce que lui explique sa maman. Qu’il soit posé sur l’étagère ou confortablement installé dans le canapé, il espionne les enfants pour le Père-Noël afin de savoir s’ils ont été gentils ou méchants. Chaque nuit, il s’anime pour transmettre un compte rendu à son patron. Cette histoire, Carol Aebersold, la mère de Chanda Bell, la lui raconte tous les ans et décide de la publier en 2005. Le grand public découvre alors "The Elf on the shelf : A Christman Tradition".
Quoi qu'il en soit, depuis la petite poupée rouge fait fureur et rythme le quotidien de nombreuses familles dans le monde entier. Pendant leur séjour loin des ateliers du Père Noël, ces petites créatures ne tarissent pas d'idées pour surprendre leurs hôtes. Chaque nuit, ils s'animent (avec l'aide de papa et maman) pour commettre une nouvelle bêtise. À Saint-Pierre et Miquelon, les foyers ne sont pas épargnés : "Moi mon lutin dès la première nuit, il s'est caché dans les fleurs de maman " raconte Louka dans la cour de l'école. "Le mien, il s’est mis dans un pot, il a fermé le couvercle et a écrit "Aidez-moi"" enchérit Romy.
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Les élèves du feu rouge ont raconté à Leila Derouet quelques bêtises de leurs lutins :