Saint-Pierre-et-Miquelon à l’heure des Jeux paralympiques

Le basket fauteuil, l'une des épreuves paralympiques dans laquelle des athlètes ultramarins sont en compétition.
Les Jeux paralympiques sont l’occasion de mettre en lumière le handisport encore trop peu médiatisé. Dans l’archipel, des athlètes en situation de handicap s'épanouissent, tandis que certains rêvent de plus d’inclusion.

La vasque olympique s’est éteinte le 11 juillet dernier, vive les Jeux paralympiques lancés ce 28 août 2024. Dans l’archipel, ils seront nombreux à suivre les compétitions diffusées en direct sur les chaînes du groupe France Télévisions. “Ça m’intéresse parce que je suis un peu sportif” dit un jeune habitant de l’archipel. “C’est aussi important que les Jeux olympiques dits normaux, entre parenthèses, précise une femme au micro de notre journaliste Baptiste Bozon.

À l’image du judoka Teddy Riner qualifiant les athlètes handisports de “super-héros”, il peut être parfois difficile de trouver les mots justes pour parler du handicap tant les performances peuvent paraître extraordinaires. Les sportifs handisports aspirent pourtant à pratiquer leur passion sans superlatif ni pathos, bref comme tout le monde.

Les athlètes handisports de l'archipel au top niveau

À Saint-Pierre-et-Miquelon depuis plusieurs années, des sportifs en situation de handicap s’épanouissent. Parmi eux, il y a Ivan Dos Santos, un athlète accompli adepte de diverses disciplines. L’an dernier, il est parvenu à ravir la première place des 25 kilomètres de Miquelon en fauteuil roulant de course, au nez et à la barbe des coureurs valides.

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Il est difficile de connaître le nombre d’athlètes handisports sur le territoire. Certaines associations sportives ont pu accueillir des pratiquants par le passé, comme le club de natation des Drakkars. Parmi les sports les plus populaires, le football ne comprend pas de section handisport. “Il n’y a pas de demande” résume Mathieu Bialoux, président de l’ASSP.

N'y a-t-il pas de demande ou les potentiels athlètes handisports ne cherchent même plus à prendre de licence face au manque de structures adaptées ? La question reste sans réponse. En attendant, le dirigeant des verts entend faire évoluer les regards en sensibilisant les valides. Ce 29 août après-midi, le club, dans le cadre d’une semaine olympique, organisait une séance de cécifoot ouverte à tous, c’est-à-dire le football adapté aux personnes atteintes de déficience visuelle.

Bénéficier de l'engouement autour des Jeux

L’action de sensibilisation est soutenue par la Ligue de football de Saint-Pierre-et-Miquelon. Très impliqué dans le handisport, le conseiller technique régional Yvonnick Simon espère que les Jeux paralympiques bénéficieront d’un même engouement qu’en juillet dernier.

J’espère que l’on va être sensibilisé (...) et que d’autres actions naîtront.

Yvonnick Simon, conseiller technique régional de la Ligue de football

La ligue organise ponctuellement des actions de sensibilisation. Jeudi 29 août, les jeunes de l'ASSP ont profité d'une initiation au cécifoot, le foot puor malvoyants et non-voyants. "Je ne savais pas que les aveugles jouaient au foot", glissent deux des joueuses.

©saintpierreetmiquelon

L’an passé, des élèves du lycée Émile Letournel avaient également été initiés au cécifoot. Loin d’être suffisant selon lui, Yvonnick Simon aimerait aller plus loin : “j’ai un rêve, c’est de mélanger tout le monde”.

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