Saint-Pierre et Miquelon : arrivée des oiseaux migrateurs au Grand-Colombier

Saint-Pierre et Miquelon abrite la plus grande colonie d'oiseaux migrateurs de France.
Ce n’est pas encore la foule des grands jours sur le Grand Colombier mais les premiers migrateurs sont arrivés du sud il y a deux jours : les guillemots de Troïl, dont la population est en augmentation ces dernières années. Une équipe a embarqué avec deux amoureux de l’archipel et de ses oiseaux sauvages. Un spectacle qui vaut le détour.

Ce sont les guillemots qui annoncent le printemps. Ils sont arrivés par milliers ces derniers jours. Ces petits oiseaux vivent toute l’année en haute mer. Ils ne viennent à terre que pour se reproduire, mais d’abord il y a la parade nuptiale et les couples qui se forment. 

“Là on est juste à l’approche du Colombier", explique Franck Urtizberea, chargé de mission biodiversité DTAM. "Là ils arrivent, ils n’ont pas terminé les appareillements, donc avant d’aller se poser sur les rochers, il va falloir que tout cela se fasse, que les mariages se fassent, ça fait un grand nombre de mariages à célébrer et une fois que tout cela sera fait, ils viendront à terme juste pour la ponte de l’oeuf, uniquement pour cela car ce sont des oiseaux marins”

Après les guillemots et les petits pingouins, viendront les macareux et les pétrels, un spectacle chaque année renouvelé.

Ce spectacle est magnifique sur l’eau. Avoir les indications de Franck est enrichissant, je ne savais pas tout cela, c’est très agréable. La panorama parle de lui même ! C’est beau et fragile en même temps.

Stéphane Perrin, plaisancier

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Un équilibre de la biodiversité fragile

Pour Franck Urtizberea : “Ce qui est intéressant c’est que ces populations-là se portent plutôt bien, il y a un bon taux de réussite sur la ponte, on a une bonne réussite au niveau des oiseaux et de l’envol. ce sont des populations qui pour l’instant se portent bien mais en même temps sont très fragiles, il suffirait d’un dégazage ou n’importe quoi, pour que tout ce que l’on voit sur l’eau on en parle plus, c’est un espace naturel très très fragile, et qui de toute façon sont inféodés à la disponibilité alimentaire, ça veut dire que si jamais il n’y a pas de petit poissons : capelan, hareng… s’il y a des problèmes sur ces populations-là, ça se sentira sur ces oiseaux”

Dans quelques jours les guillemots pondront leur œuf unique sur les rochers, les petits briseront leurs coquilles fin avril. Jusqu’à la fin du mois de juillet, le grand colombier sera le sanctuaire de centaines de milliers d’oiseaux marins.

Retrouvez le reportage réalisé par Martine Briand et Claudio Arthur

©saintpierreetmiquelon