La forêt boréale de Saint-Pierre et Miquelon perd 1% de sa superficie chaque année : “plusieurs menaces pèsent sur cet état naturel mais aussi sur son milieu, son écosystème et ses espèces. Au vu des changements climatiques, il y a une régression du couvert végétal notamment des sapinières basses et des sapinières hautes.” Un constat alarmant dressé par Nicolas Paturel, pépiniériste.
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Pour éviter ce phénomène, en 2019, il répond à l’appel à projet d’Eco-Biodiversité lancé par l’Office français de la biodiversité. “Nous allons planter 10 000 arbres par an pendant trois ans dans un esprit de respect de l’environnement avec d'autres acteurs”, explique le responsable de la pépinière Arbora'l.
La faune complexifie la régénération de la forêt “les cervidés broutent les bourgeons et à cause de cela les plantes ne peuvent pas se développer dans leur forme naturelle”, soulève le professionnel. Les deux espèces mises en cause sont le cerf de Virginie et le lièvre.
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Ce mardi 21 mars, Nicolas Paturel, vérifie les petites pousses jaunes qui sortent à peine du pot. L’hiver les a abîmées, alors le pépiniériste à hâte de pouvoir se consacrer de nouveau à temps plein à ces futurs sapins lorsque la météo sera plus clémente. L’objectif : produire 30 000 semis pour reboiser la forêt qui subit le réchauffement climatique.
Une production complexifiée par le climat de l’archipel
La superficie de la forêt est estimée à 3 000 hectares soit environ 12 % du territoire, selon le portail du patrimoine naturel de Saint-Pierre et Miquelon. “Ce reboisement contribuera à limiter l’impact de l’érosion éolienne”, justifie l’agence de la transition écologique. Planter des semis est “un processus plus long que si nous étions sur le continent. Cela est dû aux différents facteurs climatiques limitants. Nous n'avons que quatre mois de production normale à cause du climat océanique de l'archipel”, évoque Nicolas Paturel.
Les jeunes plants forestiers d’épinettes blanches et noires ainsi que des sapins baumiers, sont produits ici dans la pépinière. Ce sont des espèces autochtones de la région. "Elles seront mises en place sur site ou lors des opérations de reboisement. La Collectivité Territoriale a dressé un plan de gestion de la forêt avec un objectif à atteindre de 35 000 plants d'ici cinq ans.”
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Avant d’aller en pleine nature, le pépiniériste attend le mois d’avril et le retour d’un temps plus clément pour reprendre sa production de plants.