Une rentrée scolaire dans l'ombre des gestes barrières à Saint-Pierre

Un air de rentrée souffle sur Saint-Pierre ce jeudi 3 septembre. Mais le contexte sanitaire mondial modifie les habitudes des élèves et des enseignants. Port du masque pour tous les professeurs mais tolérance pour les classes du secondaire, gestes barrière pour tout le monde.
Des cris d’enfants, des voitures en double file, le bus scolaire sur le bas-côté. C'est la photo parfaite de la rentrée. À Saint-Pierre, le croisement entre la rue du Maréchal Foch et du Feu rouge a retrouvé son animation. Les 169 élèves du groupe scolaire public du Feu Rouge ont repris le chemin de l’école ce jeudi 3 septembre. Le sourire se lit sur certains visages d'enfants, en ce premier jour de classe. 
 

« Je suis super contente de retourner à l’école pour retrouver les copains » - un élève de l'école du Feu Rouge


Une de ses camarades, elle, regrette déjà le temps des grandes vacances : « J’avais aussi envie que les vacances continuent, c’était bien ! ». Après quelques mots échangés dans la cours de récréation, les élèves rejoignent leurs classes avec leurs nouvelles enseignantes, niveaux après niveaux. 

Le reportage d'Agathe Tournoux et Clémentine Baude :
©saintpierremiquelon

 

Des enseignants masqués 


Si les enfants font une rentrée presque ordinaire, celle des dix institutrices de l’école s’avère plus compliquée. Avec la crise sanitaire, le protocole établit par le gouvernement oblige les professeurs à porter le masque toute la journée. Alors que les enfants du primaire sont épargnés par la mesure. 
 

"On était un peu obligés de rentrer masqués, je vous avoue, ce n’est pas vraiment évident de travailler avec un masque, surtout en CP où on travaille beaucoup la lecture, les sons. Le masque crée une distance que je n'apprécie pas vraiment, car le CP, c’est important, on a envie d’être avec les enfants (…)" - Catherine Lemailler, enseignante


D’autres mesures ont été prises comme les récréations alternées, l’obligation de se laver les mains régulièrement, l’aération des salles de classe et la désinfection des locaux. De nouvelles habitudes que les enfants semblent accepter.
 

Des règles plus strictes dans le secondaire


Un peu plus tard, ce sont les plus grands qui ont repris les cours au collège Saint-Christophe. Une rentrée échelonnée en fonction des classes. Le temps des retrouvailles avant tout, les histoires de vacances, les péripéties estivales gaiement contées aux amis.

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Presque rien n'a changé, excepté le port du masque, stigmate direct de la crise sanitaire. Un accessoire obligatoire pour les élèves de 5ème dans le préau. Les nouvelles règles semblent assez bien acceptées et le mot d'ordre assimilé : "se protéger et protéger les autres" affirment les élèves. Un soulagement aussi, de ne pas le porter en classe.
 

"Une rentrée particulière"


Derrière, le protocole est stricte : masques et lavage de main obligatoire avant de rejoindre son professeur principal dans la salle de cours. Pour le reste, les réflexes sont là : on sort son matériel, on rouvre les livres. Seule nouveauté : les tables espacées entre elles. Une rentrée qui se veut habituelle, mais qui ne l'est pas.

Le personnel, lui, a connu de nombreux rebondissements jusqu'au dernier moment. "Une rentrée particulière" constate Jean-Paul Hacala, chef de l'établissement. "Les élèves respectent les règles, on leur explique clairement ce qu'il faut faire. La mesure qui a été prise hier soir (la levée de l'obligation de porter le masque en classe, ndlr) va dans leur intérêt. Je leur ai expliqué que c'était à eux de respecter cette règle si ils voulaient qu'elle perdure" conclut-il.

Le reportage de Mathias Raynaud et Aldric Lahiton : 
©saintpierremiquelon

Peu après, les élèves de classe de 6ème vivaient aussi un grand jour, s'apprêtant à découvrir un nouvel univers. Un changement d'établissement qui se prépare en amont, avec d'un côté les enfants et de l'autre, les parents. "C'est important parce que pour elle, c'est sa première année au collège. Donc forcément, un petit peu de stress" explique Sabine, parent d'élève et le sourire aux lèvres.

Les premiers concernés, eux, attendaient ça avec plus ou moins d'impatience. "Oui parce que j'ai envie de retourner en classe, et non parce que j'ai envie de retourner faire des grasses mat" plaisante une jeune fille avec un air malicieux. Elle concède ses inquiétudes, son "stress parce que c'est la première fois qu'elle rentre dans cette école là".

Les parents ont eu le droit d'accompagner les élèves au collège, sans trop se mélanger. Ils restent à l’écart, tandis que les enfants échangent masqués sur cette nouvelle étape à franchir.