Sucre et obésité dans les outre-mer : sommes-nous davantage concernés à Saint-Pierre-et-Miquelon ?

Les chiffres grossissent dans le monde. Une personne sur huit est atteinte d'obésité et la France n'y échappe pas avec 18 % des adultes concernés. En outre-mer, ce chiffre monte à 22,4 %, et la tendance est similaire dans l'archipel. La faute notamment aux produits industriels toujours plus sucrés.

C'est un enjeu de santé publique dans les outre-mer. L'obésité concerne davantage les territoires ultramarins à cause de plusieurs facteurs comme la précarité, la sédentarité, l'accès aux soins et à une alimentation saine.

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Selon la dernière étude épidémiologique de la Ligue contre l'obésité, les chiffres dans les outre-mer sont préoccupants. 17,9 % des adultes résidant dans l’Hexagone sont touchés par l’obésité contre 22,4 % des habitants ultramarins, un taux particulièrement élevé.

"Obésité : en Outre-mer, l'addition trop sucrée", un reportage grand format de Pierre Lacombe et Nordine Bensmail. ©la1ere

Saint-Pierre-et-Miquelon davantage touché par l'obésité qu'en Hexagone

La dernière étude qui concerne l’archipel, c’est un baromètre de la santé réalisé en 2020 par Santé Public France (PDF). Ce qui en ressort c’est que les prévalences du diabète et de l’obésité sont plus importantes à Saint-Pierre-et-Miquelon qu’en France hexagonale, surtout chez les personnes de 55 ans et plus.

C’est 15,3 % d’obésité chez les hommes contre 13,2 % dans l’Hexagone, et 17,7 % chez les femmes contre 13,8 % en France.

Surpoids et obésité déclaré à Saint-Pierre-et-Miquelon et dans l'hexagone selon le Baromètre de Santé Public France en 2020.

Mais les facteurs d’obésité dans l'archipel ne sont pas seulement la faute à l'excès de sucre. Comme le rappelle l'Assurance Maladie, l'obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. Les causes sont donc multiples, mais sont principalement dues à une alimentation trop riche et une activité physique faible. Des facteurs psychologiques ou génétiques, des maladies chroniques peuvent également intervenir.

Des produits plus sucrés à Saint-Pierre-et-Miquelon ?

Il est très difficile de répondre à cette question d’une manière globale. Pour donner quelques éléments de réponse nous avons fait le comparatif avec trois produits sucrés qui sont, chacun, à la fois produits en France et au Canada, puisqu’une grande partie des produits consommés dans l'archipel provient de nos voisins.

  • L'un des exemples connu est celui du Fanta. En France, ce célèbre soda aromatisé à l’orange contient 6,5 grammes de sucre pour 100 millilitres. Dans l’archipel, il est notamment importé du Canada et contient 12,30 g de sucre pour 100 ml. Cela signifie que pour ce même produit, c'est deux fois plus de sucre s’il provient du Canada.
  • Même constat avec les céréales Oreo's. Lorsqu’on regarde les valeurs nutritionnelles sur le paquet en France, on constate qu’il contient 27 g de sucre pour 100 grammes de produit. Dans nos rayons de supermarché, il est ici importé du Canada, et contient cette fois 41 g de sucre pour 100 grammes. C’est presque le double.

Cela ne veut pas dire que les produits canadiens importés sont davantage sucrés que les équivalents français. Pour une autre marque de céréale, on n'a observé aucune différence de teneur en sucre.

  • Certains produits canadiens sont même moins sucrés, comme ce lot de yaourts aux fraises Activia. Sa version française contient 11,8 g de sucre pour 100 g alors que dans l'archipel il provient du Canada et contient 10 g de sucre pour 100 g.

En ce qui concerne les produits importés directement de France, il n’y a aucune différence dans les valeurs nutritionnelles.