Le Saint-Pierrais Marc Guerin a de tout temps été un passionné de grosses cylindrées. Arrivé à l'âge de la retraite, le motard a décidé depuis quelques mois de s'offrir un petit bijou d'Histoire. Un modèle de side-car de collection qui a fait les beaux jours de l'armée russe durant la Seconde Guerre Mondiale. Rustique et robuste, l'ancien véhicule de guerre ne passe pas inaperçu dans les rues de l'archipel.
Ça faisait longtemps que je regardais, mais c'est assez excessif. Et je suis tombé sur une très bonne occasion au Québec. Et comme je prenais ma retraite, je me suis fait plaisir.
80 ans d'Histoire
"C'est un modèle de 1939, copie de la BMW R71". Une 750 cc3, équipée pour l'Armée Rouge, se délecte Marc Guerin.
Tout ce qui manque, ce sont la mitrailleuse à l'avant et les deux boîtes de munitions. Sinon elle n'a presque pas changé depuis 1939".
Moyen de locomotion tout-terrain choisi par Staline pour permettre à ses soldats de se déplacer rapidement sur les champs de bataille, le side-car russe est devenu au fil du temps un véhicule récréatif mondialement apprécié.
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Quand on l'interroge sur son engin, Marc Guerin est incollable. "[le modèle] a bénéficié de quelques améliorations, mais son charme tient au fait qu'il conserve nombre de ses options d'origine".
Tout y est
Et Marc détaille ces vestiges du passé : "la fourche à balancier, un treuil intégré pour sortir la moto si elle était prise dans la boue, ou encore un large coffre contenant tout l'outillage pour démonter la moto sur le bord de la route"... Seul élément moderne ajouté : le frein à disque à l'avant. Un élément de sécurité rendu nécessaire, alors que "les russes avaient l'habitude de dire que rien ne pouvait arrêter la moto... même pas ses freins !" s'amuse le propriétaire.
Trousse de survie... sans vodka
A l'arrière, le side-car historique est même équipé d'une trousse de survie, comprenant tout le nécessaire pour pêcher et pour allumer un feu. Les motos d'origine étaient également livrées avec un flacon de vodka. "Mais on n'a pas le droit ici de rouler avec de l'alcool", sourit Marc Guerin.
Amateurs de vitesse, passez votre chemin. L'URAL impose de la prudence sur la route. Et Marc Guerin, habitué des deux roues plutôt que trois, a dû revoir sa façon de piloter le nouvel engin. Un motard heureux, prêt à profiter et faire profiter son passager confortablement assis, des espaces de liberté de Saint-Pierre et Miquelon, des balades à Langlade pour l'été, et aussi des futures sorties dans la neige durant l'hiver.
[Le pilotage] n'a rien à voir! c'est comme passer d'un hélicoptère à un avion. On ne s'incline pas dans les tournants, il n'y a pas de contre-braquage... Il faut vraiment oublier tout ce qu'on a appris en moto.
Reportage sur les chapeaux de roues signé Claudio Arthur, Jason Pupier et Marty Urtizbéréa.