Guichet fermé pour le spectacle "Sandrillon" ce dimanche à Saint-Pierre au Café solidaire. Une quarantaine de personnes ont assisté à la pièce montée par le SESSAD et l'association Croq'parole.
"Notre objectif c'est de faire connaître les troubles "dys" : la dyslexie, la dysgraphie, la dyscalculie. Plusieurs sont exposés dans le spectacle. Le but c'est de sensibiliser !" explique Nathacha Perrier, créatrice de la pièce.
Parler du handicap
Sensibiliser, communiquer autour de ces troubles s'est fait en toute légèreté. "La pièce est un support ludique mais les explications qu'on y donne sont très pratiques. On explique aux gens ce que représentent ces troubles et ils sont attentifs" constate Aurore Pujos, comédienne amateure dans le spectacle.
L'idée de ce spectacle a d'ailleurs germé dans l'esprit de Natacha Perrier car elle confrontée au handicap au quotidien. Son fils est porteur de troubles "dys".
C'est plus facile de parler du handicap quand tu y es confronté. Ils ont des fonctionnements différents et il faut les comprendre, les expliquer pour mieux les intégrer.
Natacha Perrier, créatrice de la pièce
Cendrillon s'est d'ailleurs mutée en "Sandrillon", non pas parce qu'elle a manqué les douze coups de minuit pour rentrer, mais pour montrer les troubles dysorthographiques.
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Réaliser ses rêves
Parmi les huit bénévoles acteurs de la pièce, il y avait aussi Valérie, 45 ans, autiste. Cette Saint-Pierraise "pure souche" comme plaisante sa maman Marie, va mettre pour la toute première fois un pied sur scène. Et avec elle, son handicap : "Je stresse pour elle, j'aimerais vraiment qu'elle puisse le faire, que le stress ne la bloque pas. Elle a besoin de ça pour s'affirmer."
Dans les coulisses, Valérie stresse mais attend avec impatience de monter sur scène. Elle gère ses émotions avec l'aide des bénévoles avant d'enfiler sa robe de marâtre "Mon rôle c'est la méchante mère, je joue bien mon rôle mais parfois ça me stresse, ça m'angoisse de faire partie de la pièce."
Un stress qui vaut la peine d'être surmonté pour Valérie. En étant sur les planches improvisées dans un coin du Café solidaire, elle vit son rêve.
Pour moi c'est important car ça réalise tous mes rêves, quand je dors, tout ce qui est dans ma tête ce sont des vrais rêves, je les réalise en jouant. J'aime ce conte-là, c'est romantique, j'adore tout ce qui est romantique, c'est beau.
Valérie, comédienne amateure
Rejouer la pièce ?
"Sandrillon" a été joué ce dimanche pour deux représentations au Café solidaire mais d'autres dates pourraient s'organiser. "On a eu des bons retours, on va voir si on peut jouer la pièce dans les écoles. Le problème c'est qu'on est tous bénévoles alors on n'est pas toujours disponibles même si on reste mobilisés" confie Aurore Pujos.
Si la pièce n'est pas rejouée, elle restera dans les mémoires...Pour cela, Patricia, la sœur de Valérie, a tout ce qu'il faut : "On est fiers d'elle et on a pris tout le kit pour la filmer."
Des souvenirs pour rappeler que 6 à 8 % des Français sont atteints de troubles cognitifs de l'apprentissage surnommés "dys" et que chaque 10 octobre est la journée nationale qui leur est consacrée.
Karim Baïla et Solène Anson ont suivi ce spectacle et cette manifestation de sensibilisation :