Saisie record de cocaïne en Guyane : deuxième jour de procès à Fort-de-France

Tribunal judiciaire de Fort-de-France
Suite du procès cocaïne en Martinique concernant les près de 600 kilos saisis en octobre 2020 au port de Degrad-des-Cannes. Les prévenus sont au nombre de 13 dont 12 présents se succédant à la barre du tribunal correctionnel de Fort-de-France. Cette deuxième journée a été émaillée de tensions dans la salle d’audience.

Les auditions se sont poursuivies ce mardi notamment avec Serge Nugent dit Zaza incarcéré neuf mois et depuis sous contrôle judiciaire. Les magistrats ont cherché à comprendre son degré d’implication dans cette affaire. Serge Nugent explique qu’il n’a fait que servir d’intermédiaire pour Steeve Cicéron qui cherchait un contact au port. Ce « contact », ce sera Claude Domput. Les deux hommes étaient des amis de Serge Nugent, en particulier Claude Domput, présenté comme un ami d’enfance. Steeve Cicéron aurait évoqué un besoin de transport « pour de l’or » selon Serge Nugent qui dit n’avoir jamais été informé d’un trafic de stupéfiants.

 

Je n’ai jamais vu de cocaïne de ma vie  

Serge Nugent dit Zaza

Deux expéditions ont eu lieu avant celle record d’octobre, vraisemblablement en juillet et septembre, pour une centaine de kilos. Steeve Cicéron contredit Serge Nugent et affirme qu’il a bien participé à ce trafic en connaissance de cause. « Faux, répond Serge Nugent, je n’ai jamais vu de cocaïne de ma vie, je n’ai jamais vu de grosses sommes d’argent de ma vie ». Il prétend regretter d’avoir mis les deux hommes en relation vu ce que ça lui a coûté, « jusqu’à la vie de sa mère ». Tatie Léodate, sa mère, avait en effet été très affectée par son incarcération dit-il. Serge Nugent a fondu en larmes à ces mots.

Lors de son audition la veille, Claude Domput avait écarté toute implication de son ami Serge. À la barre s’est ensuite présenté David Sana, considéré comme celui qui aurait stocké la marchandise en Guyane. Lui réfute toute implication dans un interrogatoire particulièrement musclé mené par la présidente du tribunal et ayant entraîné une suspension d’audience. S’en est suivie une explication entre les parties, avocats des prévenus et magistrats. Dès ce mercredi, les débats sur le volet blanchiment de ce procès démarrent.