Samirah, décoratrice de mariages coutumiers

Une série sur les femmes calédoniennes est proposée en radio dans "Silence ça bouge".

Après une formation en hotellerie et restauration, Samirah a opté pour la décoration de mariages, essentiellement coutumiers. Ce choix a accompagné un changement d'identité totalement assumé.

Le parcours professionnel de Samirah commence par 8 ans d’études en restauration et hôtellerie. "Je trouvais ce métier ingrat". Elle décide alors de trouver une nouvelle voie. Plusieurs rencontres décisives achèvent de la convaincre de choisir un métier lié à la création.

Samirah

Ainsi elle participe à un projet initié par la province Sud, avec la compagnie théatrâle Pacific et cie en tant que comédienne, "c’est ce qui m’a poussé vers le monde artistique".

A la suite de quoi elle a tenté d'entrer dans des écoles en France via internet mais c’était compliqué du fait de l’éloignement.

C'est alors qu'en travaillant dans la société de décoration de ballons de baudruche de sa tante, elle découvre l'événementiel. Tout de suite elle adhère.

Changement de cap personnel également : elle assume sa nouvelle identité. "Ça a été accepté bien que j'appartienne à la communauté mélanésienne qui ne l’admet pas. J’ai eu de la chance d’avoir été soutenue par ma famille et mes amis."

Samirah 2

Par contre Samirah témoigne avoir été victime de nombreux a priori au moment des entretiens d'embauches. C'est aussi ce qui l'a conduit à devenir décoratrice événementielle à son compte. Elle collabore avec l'Union des cagous qui a investi la niche des mariages coutumiers. "Je bouge un peu partout dans les tribus. On enjolive la journée d'une personne aux Loyauté en province Nord, partout. On nous laisse carte blanche à partir d'un choix de couleurs."

"Les mariages coutumiers sont très longs, il n’y a pas de journée type,"rajoute-t-elle, "j’ai appris sur le terrain et c’est devenu une passion."

Samirah décoratrice de mariage

Cela fait 4 ans que Samirah exerce cette activité, elle garde à l'esprit ses objectifs. Sortie du confinement elle aimerait participer à des salons américains pour se former, se renouveller.

Mais pour l'heure avec le confinement, son métier est lourdement impacté, 60% de sa clientèle est originaire de Lifou, or tous les mariages sont suspendus. "C’est malheureux mais on va essayer de rester positif et avancer malgré tout,"conclut Samirah.

Son conseil

Il se résume en une phrase "N’en fais pas une montagne, fais-en ton chemin."