Santé : 5 sociétés d'ambulance suspendues après inspection-contrôle

Les ambulances sont-elles suffisamment sûres en Guyane ? Pour répondre à cette question, l’Agence Régionale de Santé a contrôlé les 21 entreprises de transport sanitaire du territoire. Et cette enquête vient de montrer que dans les trois quarts des cas, les normes n’étaient pas respectées.
Les ambulanciers doivent répondre à un cahier des charges stricte. Notamment en ce qui concerne la formation de leurs salariés. Or, lors des contrôles effectués par l’agence régionale de santé (l’ARS), 13 entreprises sur 21 n’ont pas pu prouver que leurs employés détenaient l’un des diplômes requis. Et encore plus souvent, leur mise à niveau n’était pas à jour.
Anne Du Pety, responsable de l'évaluation à l'ARS :

"17 entreprises sur 21, n'envoient pas leurs employés en mise à niveau pour l'attestation des gestes d'urgence, alors que pour être un bon ambulancier, il faut pouvoir faire face à des situations parfois difficiles."

En termes d’hygiène et de contrôle des véhicules, les experts de l’ARS ont fait des découvertes surprenantes, comme cette canule, périmée depuis 10 ans, ou encore ce défibrillateur, hors d’usage.
Anne Du Pety, responsable de l'évaluation à l'ARS :

"L'hygiène, l'entretien des véhicules, on a fait beaucoup de rappels à ce niveau, l'hygiène personnelle en fait, beaucoup d'entreprises laissaient les employés venir avec leurs vètements du domicile."

Dans 10 entreprises sur 21, autrement dit près de la moitié, des ambulances ou des véhicules sanitaires n’avaient pas de contrôle technique, pourtant obligatoire. Pour cet ambulancier, qui gère deux entreprises de transport sanitaire, ces manquements ne sont pas forcément volontaires.
Lionel Louisor , ambulancier :

"Il y a des roulants et des secrétaires, les roulants ne vérifient pas tout le temps leur véhicule, avant de partir dans la tournée."

Les professionnels rappellent que les formations et les mises à niveaux du personnel n’étaient plus assurées en Guyane depuis deux ans. Elles viennent de reprendre.
Gérard Francourt, ambulancier, président de l'Association de Transport Sanitaire d'urgence, directeur de l'Institut de Formation d'ambulancier :

"Un jeune qui n'est pas formé qui conduit une ambulance, ne peut pas faire de l'aide médicale à l'urgence, ce n'est pas possible."

Une vingtaine d’auxiliaires d’ambulance a déjà été formée en décembre, 15 ambulanciers seront diplômés en avril. En attendant, l’ARS a prononcé 5 suspensions d’activité, dont trois en urgence.
©F.Fernandes/W.Redonnet