Séisme : la diaspora haïtienne de Guyane accuse un nouveau choc

Haïti menacée par une tempête tropicale 48 heures après avoir été violemment secouée par un séisme de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter samedi matin. L'île compte ses morts, ses blessés et d'importants dégâts matériels.

Plus de 700 morts et près de 3000 blessés suite au séisme de magnitude 7,2 sur l'échelle de Richter. Le tremblement de terre a secoué le sud-ouest d’Haïti samedi matin à 8h30.

Ecoutons l'analyse de Jean-Marie Théodat, maître de conférence à l’université Panthéon Sorbonne, spécialiste d’Haiti. Des propos recueillis par nos confrères de RFI (Radio France Internationale).

Analyse de Jean-Marie Théodat sur le séisme

Un nouveau drame qui plonge la communauté haïtienne de Guyane dans la tristesse et l’inquiétude d’autant que la communication est encore très difficile voire impossible et alors que le bilan du nombre de morts ne cesse de s’alourdir.

Les premières informations et images publiées par les médias locaux, les premiers témoignages dans la péninsule sud-ouest de l'île attestaient dès hier de la longue secousse qui a été ressentie sur l'ensemble du pays et des dégâts matériels conséquents dans les arrondissements de Jérémie et des Cayes.

D’importants dégâts entre séisme et tempête tropicale

Alors que le séisme avait fait craindre pendant quelques heures l'apparition imminente d'un tsunami, Haïti pourrait encore être frappée ce lundi, soit dans moins de 24 heures, par la tempête tropicale Grace. Ce serait une deuxième catastrophe en moins de 72 heures. Une situation apocalyptique qui intervient un mois et huit jours après l’assassinat du président Jovenel Moise et qui fait craindre le pire pour l’avenir du pays. 

En Guyane, en ce dimanche de L’Assomption, nombreux sont les membres de la communauté haïtienne qui se sont réunis à l’église et qui ont prié pour leurs familles, pour leurs proches et pour leurs compatriotes en détresse. Ils ont livré les témoignages suivants à Thierry Merlin et Karl Constable. 

" Ils nous disent, maisons effondrées, beaucoup de personnes sont mortes. La région d’où je viens, Fond-des-Blancs, c’est un peu plus calme, les maisons se sont effondrées mais il n’y a pas de morts à Fond-des-Blancs, Aquin. Mais aux Cayes, la zone de l’ouest, il y a des morts. Alors on m’a fait savoir que l’hôpital ne peut pas supporter tous ceux qui sont blessés … On va prier et on va voir comment on peut aider au point de vue matériel, c’est ça le problème. " Pasteur Elissoi Maignan

" J’ai des nouvelles de ma grande sœur là-bas, ça se passe très bien pour chez nous mais de l’autre côté, il y a des catastrophes. Jérémie, Fond-des-Nègres, y’a de grandes catastrophes. " Une fidèle

" Y’a des gens qui disent que le pays est maudit, c’est pas du tout ça parce que c’est pas que Haïti, y’a d’autres pays aussi où y’a des choses qui se passent donc il faut se mettre un peu à leur place et prier, les aider dans la prière, les soutenir et tout, ceux qui peuvent les encourager en envoyant de l’argent. Non, faut pas dire des choses négatives, dire que le pays est maudit, pas du tout. Donc Dieu est grand, il sait pourquoi ça s'est passé et personne n'est à l'abri de rien." Une fidèle

A Saint-Laurent du Maroni, hier, à l'annonce du drame, Terence Moy avait aussi recueilli quelques réactions :

Réactions de la communauté haïtienne à Saint-Laurent du Maroni