Anamalia 82 ans, vit seule dans sa petite maison au bord de mer au village de Haatofo (district de Mua dans le sud de Wallis). Ses jambes ne lui permettent plus de faire de trop grandes distances. Et quant à sa vue, impossible de distinguer quoi que ce soit à plus de 60 cm. Une véritable perte d'autonomie pour cette femme qui n'aime pas rester inactive.
Je vous avoue que maintenant aller au magasin me fait peur. C'est surtout la petite montée que je redoute le plus, je ne tiens plus longtemps sur mes jambes. Je ne peux même plus aller à l'église le dimanche.
Anamalia
Un quotidien compliqué pour Anamalia qui a eu du mal à se remettre des dernières intempéries. Fissures dans les murs, au sol, les tôles du toit percées à plusieurs endroits. Des travaux qu'elle ne peut pas se permettre avec sa seule rentrée d'argent, l'aide aux personnes âgées de 42 000 francs par mois. Une aide récupérée pour elle par une tierce personne.
Je la remercie d'ailleurs en lui donnant un peu d'argent, ensuite je sais qu'il faut payer la société d'entretien du jardin. Et après il me reste environ 10 000 francs pour ma petite bombonne de gaz et ma nourriture de tous les jours.
D'autres dispositifs existent sur le territoire comme l'aide aux personnes en grande dépendance, le complément de retraite, ou encore les chantiers de développement proposés au SITAS. Seule l'aide aux personnes âgées dont bénéficient Anamalia et 540 autres personnes sur Wallis est gérée par la circonscription.
Cette aide est à destination des personnes âgées ayant un revenu lorsqu'elles sont seules inférieur à 14 500 francs par mois, ou alors en couple un revenu inférieur à 29 000 francs. Donc dans ce cas, les personnes peuvent prétendre à cette aide à condition qu'elles aient plus de 60 ans, qu'elles résident sur le territoire, et dans ce cas là, elles bénéficient d'une aide de 42 000 francs par mois.
Mathias RÉGNIER, adjoint au préfet - Chef de la circonscription d'Uvea
Malgré ces dispositifs, de nombreuses personnes âgées se retrouvent seules et livrées à elles-mêmes, faute d'aidants ou de structures de prise en charge. Le projet d'EHPAD soulevé il y a 3 ans a suscité bien des réactions, mais semble aujourd'hui avoir été classé sans suite.
Le reportage de Mélodie Sione et Louis Métivier.