Un événement, pour les fidèles catholiques de Nouvelle-Calédonie. Ce vendredi 8 décembre à 9 heures, le diacre Khen Boarat, 42 ans, sera ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Joseph de Nouméa, lors d’une cérémonie officiée par l’archevêque. Ça n’est pas arrivé depuis sept ans. Depuis Jacques Suta, en mai 2016. L’ancien diacre de Poindimié est alors devenu le plus jeune des vingt prêtres du Caillou. Vingt curés pour à peu près 150 000 catholiques, la crise des vocations est passée par là.
Tradition locale
Pour les seconder, 22 diacres. Après une formation d’au moins trois ans, ils sont eux aussi ordonnés, et aptes à prêcher ou à célébrer des baptêmes et des mariages. Des auxiliaires incontournables, qui peuvent aussi s’appuyer sur un réseau d’une centaine de catéchistes. Hommes ou femmes, ils et elles animent les rassemblements religieux, un peu partout à travers le pays. Une tradition locale qui s’enracine dans les cent-quatre-vingt ans d’histoire du catholicisme calédonien.
Sillage
Une fois que Khen Bouarat aura reçu son sacerdoce, il marchera dans les pas de Luc Amoura et Michel Matouda (Kohu), premiers Kanak à être faits prêtres. C’était en septembre 1946, déjà à la cathédrale de Nouméa. Pas moins de quatre mille personnes assistaient alors à la cérémonie. Le père Khen Bouarat, originaire de Koumac et ordonné diacre au pèlerinage de Téné, retrouvera ensuite sa commune. Le 24 décembre, celui qui a grandi au sein d’une famille protestante célébrera sa première messe catholique en tant que prêtre. Ce grand moment aura lieu en plein air, à hauteur de l’église Sainte-Jeanne d’Arc.