Sida : 50 % de dépistages en moins à La Réunion à cause de la crise Covid

Les dépistages du VIH se sont effondrés à La Réunion. Les associations spécialisées n’ont pas pu mener à bien leur mission du fait de la pandémie. Une table ronde s’est tenue, ce jeudi matin, à la Mairie de Saint-Denis entre des élus locaux et les acteurs associatifs pour tenter d'y remédier.

C’est, peut-être, une bombe à retardement pour les élus locaux et les acteurs associatifs rassemblés autour d’une table ronde sur la lutte contre le sida  ce jeudi 9 septembre, à La Mairie de Saint-Denis.

50% de dépistages en moins entre 2020 et 2019

La concentration des nouveaux cas dans le milieu homo/bisexuel et chez les personnes venant de la zone océan Indien ou chez les Réunionnais est un facteur de forte inquiétude. Le phénomène est d’autant plus inquiétant que la crise covid-19 a causé 50% de dépistage en moins.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Sida : le COVID freine le dépistage

 

"Les nouveaux dépistages : 23 pour 2020 versus 41 pour 2019, explique Isabelle Régolier, Coordinatrice du Corem, coordination de lutte contre les IST et VIH La Réunion Mayotte. Il est vite à noter que le Covid a été un frein à tous les dépistages cette année. Les associations n’ont pas pu mener à bien leur mission de dépistage à cause de cette pandémie. Nous suspectons plus de patients positifs sur le territoire qui sont dans la nature et qui peuvent en contaminer d’autres".

Des pratiques sexuelles nouvelles et à risques

Un phénomène d’autant plus préoccupant que le confinement a vu se développer des pratiques sexuelles à risques et addictives, selon Jean-Luc Romero, Président-fondateur des Élus locaux contre le SIDA (ELCS) et premier élu à avoir révélé publiquement sa séropositivité, invité à cette table ronde.

"On a vu une explosion de ce qu’on appelle le cam sex, c’est-à-dire avoir des relations sexuelles avec des drogues, qui sont des drogues de synthèses faciles à avoir qu’on commande sur internet qui ne coûte pas grand-chose, explique Jean-Luc Romero, Président-fondateur des Élus locaux contre le SIDA (ELCS). Un certain nombre de personnes sont rentrées dans ces phénomènes dont on parle absolument pas et qui peuvent être extrêmement dangereux. Des personnes prennent des produits sans savoir par exemple que prendre de l‘alcool avec l’une de ces drogues peut les conduire à la mort".

Ouverture du 1er centre d’accueil spécialisé dans l’océan indien

D’où la mobilisation d'Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, et ses équipes pour accompagner et informer le public.

"Avec le tissu associatif; nous allons continuer à travailler d’abord sur le sujet VIH du sida sur la communauté LGBT et nous envisageons d'ouvrir un centre, le seul centre d’accueil de l’Océan indien, annonce Ericka Bareigts. Il aura pour mission d’accueillir, d’informer, de faire de la médiation. Les uns et les autres pourront se retrouver, lutter contre l’isolement et avoir accès au droit, à la santé".

Une structure qui devrait être inaugurée mi-octobre. En parallèle, différentes actions de prévention ciblées seront également menées à destination des jeunes et des personnes âgées pour toucher le maximum de personnes.