Situation des artistes, attentes, choix politiques : Quentin Rétali, directeur du Chapitô, invité de la matinale

Quentin Rétali, directeur du Chapitô.
Quentin Rétali, le directeur du Chapitô, était l’invité de la matinale radio du vendredi 1er avril. La structure prépare sa première tournée de la saison en province Nord. Un soulagement de retrouver les routes calédoniennes, mais un véritable casse-tête, comme dans toute la sphère culturelle, pour envisager l’avenir.

La saison 2022 est officiellement lancée. Les salles et théâtres diffusent leur programmation et le Chapitô repart en tournée. La fameuse toile orange qui sillonne la Nouvelle-Calédonie depuis près de quinze ans se déplace à Ouégoa puis à Voh, pour ce mois d’avril. Cette première tournée 2022 n’en fait pas oublier les multiples problématiques qui pèsent sur les épaules des artistes. Voici quelques éléments à retenir de l’entretien.

Un secteur à la peine

Les artistes et les structures culturelles ne cessent de le dire : les deux années Covid ont porté un grand coup aux professionnels de la culture. Mais pour Quentin Rétali, ce n’est qu’un masque sur une réalité qui dure depuis bien plus longtemps. “Depuis sept ans, on a perdu 50 % des financements que l’on avait. La crise sanitaire a juste empiré une situation déjà compliquée.“ Et, en dépit de la possibilité de revenir sur scène, “il y a pas mal d’artistes qui ont été obligés d’arrêter. Il y en a qui sont presque à la rue, aujourd’hui…“

Choc de générations

“Au premier choc de 2016, où il y a eu des grosses coupures budgétaires, on avait perdu 30 % du vivier“, estime le directeur du Chapitô, théâtre itinérant qui ouvre sa piste aux compagnies et artistes du Caillou et d’ailleurs. La problématique, à ses yeux, se situe dans la capacité à donner des perspectives à la génération des 25-40 ans, ceux qui construisent leur vie, fondent une famille. “Si on n’a plus ce segment, celui qui se professionnalise, s’il cède parce qu’il ne voit plus comment s’installer dans la vie active en tant qu’artiste, on a soit des très jeunes sans perspective, soit un secteur artistique qui vieillit.“

Choix politique

Désormais, l’électrochoc ne peut plus venir que de la classe politique, selon Quentin Rétali. “Il faut que les politiques publiques prennent conscience qu’il y a un problème“ et fassent des choix. “Soit on est la variable d’ajustement, soit on va préférer mettre en place des politiques de lutte contre la délinquance, de répression et ouvrir des prisons plutôt que de favoriser des alternatives. Si on entretient un vivier associatif et culturel, on cultive du bien-vivre ensemble…"

Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.