Les amateurs du marché paysan de Coconi reconnaissent certains visages chaque premier samedi du mois. Certains artisans sont présents depuis plus de vingt ans, depuis le premier jour. C'est le cas d'Assimo, un artiste-peintre de 62 ans originaire de Nosy Bé. Moyennant entre 25 et 75 euros, il vend ses toiles ou les réalise à la demande avec de la peinture acrylique.
"Ça dépend des clients, des marchés, mais j'arrive à me dégager un salaire", explique l'artiste, un pinceau à la main et un chapeau sur la tête. "Il y a d'autres marchés, mais je n'ai jamais raté celui de Coconi. Ici, je gagne de quoi payer mon logement et mes factures." Ses créations séduisent les passants. "On a eu un coup de cœur pour celui-là, on le trouve super beau avec les ylang-ylang", explique un client. "Ça fait vraiment typique, c'est un bon souvenir à ramener en métropole." S’il a été rebuté par le prix de vente, 60 euros, "on a fait le tour et on n'a pas trouvé mieux."
"Ça m'a plu, car j'ai vu que c'était un créateur local et qu'il faisait des toiles personnalisées", ajoute une cliente. "J'ai été attirée par ses couleurs." Ses meilleures ventes, il les réalise sur des cartes de Mayotte, des tortues et des baobabs. Il dessine parfois en s'aidant de sa mémoire, souvent de son imagination. Assimo a appris cet art en autodidacte, après une école technique de menuiser et de soudeur. "J'ai continué le dessin car il y avait beaucoup de risque dans ces métiers", raconte-t-il. "J'ai vu que les dessins, ça ne représentait pas beaucoup d'effort physique et ça gagne un peu de sous."