Top et Flop des Jeux du Pacifique: leçons pour le Sport de Wallis et Futuna

Des Assises du Sport de Wallis et Futuna se sont tenues le 7 novembre à Mata Utu. Objectif: éclaircir le rôle de chacun des acteurs du monde sportif et ainsi tirer les leçons notamment des cafouillages qui avaient précédé les Jeux du Pacifique en juillet en Papouasie-Nouvelle Guinée.
Les responsables sportifs de Wallis et Futuna ont répondu présent dans leur grande majorité aux Assises du Sport qui se sont tenues le 7 novembre au stade de Kafika à Mata Utu.
Cette grand-messe avait entre autre pour objectif d'éclaircir le rôle de chacun des acteurs du mouvement sportif du territoire après les caffouillages qui avaient précédé les Jeux du Pacifique en juillet en Papouasie-Nouvelle Guinée.

Arrivé après les Jeux, le nouveau chef du Service territorial de la Jeunesse et des Sports, le STJS, Christophe Combette souhaite "clarifier qui fait quoi sur le territoire​" car admet-il, "il y avait des confusions dans les pensées, c'est compliqué pour certains présidents de clubs ou d'associations territoriales". 

Entre le CTOS, le Comité territorial olympique et sportif, chargé de la sélection des athlètes pour les Jeux du Pacifique et les présidents de ligues, de clubs ou d'associations, les frictions ont été nombreuses jusque dans la dernière ligne droite avant le départ de la délégation pour Port Moresby. Le CTOS a vu son autorité contestée.

Insatisfait de ses subventions et du processus de préparation des Jeux, le président du club d'athlétisme de Kafika avait ainsi décidé de boycotter la compétition phare de l'Océanie.
Impuissant, le CTOS avait appelé à la rescousse un ancien champion de javelot pour assurer une participation minimum de Wallis et Futuna aux épreuves d'athlétisme et ainsi échapper à une amende de 2000 dollars US. Basé en métropole, Vitolio Tipotiyo s'était rendu directement à Port Moresby. 

En revanche, le CTOS s'était résolu à la dernière minute à se priver des deux joueurs de golf sélectionnés, le président du club ayant déclaré "ce sera huit ou rien". Ce fut rien.

Au total, Wallis et Futuna a été représenté par une cinquantaine de sportifs, essentiellement en Volley (24 hommes et femmes) et Va'a (20 hommes et femmes). Les autres disciplines, Athlétisme, Haltérophilie, Karaté-Taekwondo, et Voile n'ont pu aligner qu'un à quatre représentants chacune.

Ces bisbilles sont nées en partie des restrictions financières. Le budget des Jeux 2015 (26 millions de Francs Pacifique) n'a été bouclé qu'en toute fin de parcours en puisant dans le fond de réserve inutilisé du stade de Kafika, un reliquat de la construction de ce complexe pour les mini-jeux de 2013 qui se sont déroulés à Wallis.

Pour Christophe Combette,  "ce qui a manqué, c'est une entente efficiente (entre tous les acteurs sportifs) pour permettre d'avoir une sélection objective des athlètes​". Il faut donc, selon lui, conforter le CTOS.


7 médailles pour Wallis et Futuna aux Jeux du Pacifique 2015


En dépit de tous ces obstacles, Wallis et Futuna s'en est bien sorti à Port Moresby, arrivant 15ème sur 24 territoires en nombre de médailles (7 au total): une en or, la plus désirée, en Volley ball masculin, une en argent en javelot avec Vitolio Tipotiyo, et cinq en bronze dont trois en Va'a (V1/homme sur 500 mètres, Jacky Tuakoifenua, c/homme et V12/homme sur 500 mètres) une en Taekwondo féminin, Moala Ilaisaane, et une en Karaté masculin, Paino Talikilagi Mulikihaamea. 

Christophe Combette salue ces résultats dus selon lui au fait que "ce qui réunit Wallis et Futuna c'est la recherche de la performance...pour la représentation du territoire au delà de ses frontières".

Pour ne pas répéter les mêmes erreurs que par le passé, le nouveau responsable du STJS a promis la mise en oeuvre avec le CTOS d'un "parcours de l'excellence sportive​" pour des jeunes talents repérés très tôt.
Leurs prestations feront d'autant plus l'unanimité du mouvement sportif que leurs participations aux compétitions locales, régionales, en métropole vont se multiplier. 

La question est de savoir comment seront financées ces fortes ambitions alors que les crédits manquent et qu'une taxe sur les cigarettes a été refusée.

En tous cas les prochains Mini-Jeux du Pacifique, au Vanuatu en 2017, et les prochains Jeux, à Tonga en 2019, permettront de vérifier si toutes ces promesses de réorganisation ont porté leur fruit.