L'équipe organisatrice reste émue suite à la disparition de Philippe Benoiton, mais se concentre sur les 90 marins en compétition, qui ont encore 3 000 milles nautiques à parcourir.
Les incidents sont devenus rares grâce aux avancées techniques qui permettent une surveillance constante des marins et des bateaux. Le directeur de course et son équipe assurent une veille permanente, jour et nuit, afin de détecter toute anomalie dans l'avancement des participants.
Une surveillance permanente de la flottille
Pour Philippe Benoiton, c'est d'abord la faiblesse de sa vitesse constatée sur les écrans depuis le PC Course qui a intrigué les organisateurs. Puis son absence de réponse quand le staff a cherché à le joindre.
Un autre élément, la trajectoire inhabituelle du bateau a déclenché le déroutage d'un autre concurrent à proximité. Ce déroutage a été choisi, le temps que les secours terrestres arrivent sur site. "Cette action n'est pas improvisée, elle fait partie des procédures de secours en mer, même hors compétition", nous précise l'organisation.
Une fois sur place, l'équipage dérouté a constaté l'absence de Philippe Benoiton. Cette situation transmise et validée par les organisateurs a orienté les recherches pour retrouver, malheureusement sans vie, le corps du skipper. Ce sont les moyens de secours en mer du CROSS et du MRCC (Maritime Rescue Coordination Centre) espagnol qui ont permis de retrouver la dépouille grâce à des estimations de la dérive du corps.
Ce dispositif a fait ses preuves pour sauver des vies, mais il n'est pas infaillible.
Les exigences médicales avant le départ
Le risque zéro n'existe pas. Les organisateurs et les marins qui s'engagent sur ce type de régate le savent. Aussi bien en amont du départ, pour éviter les drames, les organisateurs exigent que les skippers soient en très bonne santé, capables de supporter de longues et difficiles conditions de navigation.
"Le concurrent doit être capable de fournir des documents médicaux indiquant des résultats positifs à un test d'effort, les résultats d’une échocardiographie cardiaque". "Un questionnaire médical à remplir et signer par le coureur et son médecin traitant, selon le modèle fourni par la FFVoile".
"Pour l'anecdote, un prétendant au départ de la Transat Cap Martinique s'est aperçu après examen de ses faiblesses de santé et a dû renoncer à prendre le large", nous explique l'organisation de course.
Des aptitudes et équipements précis
En plus des bonnes conditions physiques, les skippers doivent aussi justifier de leur expérience de navigation en mer en validant un parcours de qualification. Le prétendant à la course doit aussi justifier sa réussite à un stage de survie. Ainsi qu'à une formation pour être hélitreuillé.
Toute une batterie d'équipements est obligatoire comme un radeau de survie et une pharmacie à bord. Tous les concurrents doivent porter un gilet avec un GPS. Chaque bateau est muni d'une balise de secours qui déclenchée permet de donner l'alerte aux autorités de surveillance en mer.
Bien que les mesures de sécurité soient rigoureusement appliquées pour réduire au maximum les risques, l'absence de danger total reste une illusion dans le monde de la voile. La disparition tragique de Philippe Benoiton en est un rappel sombre.
Alors que les détails entourant son décès restent flous, les 90 compétiteurs poursuivent leur route vers Fort-de-France, portés par la détermination de terminer la course en sécurité. Ce faisant, ils rendent également hommage à leur collègue disparu, soulignant la solidarité et le courage qui animent la communauté des marins.