Mayotte est frappée depuis des années par la violence. Des quartiers entiers de l’île sont tenus par des bandes. Les forces de l’ordre y sont indésirables. Leur moindre incursion dans ces lieux connus de tous débouche sur des affrontements violents.
Le dernier exemple s’est passé cette semaine à Kawéni ; durant plusieurs heures, des affrontements ont eu lieu entre forces de l’ordre et jeunes de cette localité lors d’une opération menée dans le cadre de la lutte contre l’immigration s’est vite transformée en affrontements violents entre les forces de l’ordre et de nombreux jeunes.
La justice est souvent accusée d’être laxiste et complaisante envers ces délinquants quand ils sont arrêtés et présentés à un juge. La lutte contre l’insécurité a été au cœur de la dernière campagne des législatives en juin dernier. Des élections remportées par Estelle Youssouffa présidente d’un collectif qui fait de la lutte contre l’immigration, la lutte contre les violences que subissent les Mahorais, un préalable. Le deuxième député, Mansour Kamardine a été le premier à parler de risque de guerre civile à Mayotte il y a déjà quelques années.
Immigration clandestine
La lutte contre l’immigration clandestine a atteint à Mayotte des dimensions qui n’ont rien à avoir avec ce qui se passe dans l’hexagone. Le chiffre annuel des reconduites à la frontière dépasse régulièrement la barre des 10 000.
Même si une légère baisse a été constatée ces derniers mois, l’ampleur du phénomène reste grande. Il n’est pas si difficile de mesurer l’impact de ce phénomène sur le quotidien de l’île. La multiplication des quartiers informels d’un côté et la campagne de démolition lancée par la préfecture de l’autre rythment la vie à Mayotte.
Une partie des responsables politiques demande à ce que la solidarité nationale joue ; que les titres de séjour délivrés par le préfet de Mayotte aient une portée nationale et non plus à usage locale. Cela permettrait de désengorger le dernier né des départements français.
Pour ce qui est des moyens de lutte contre l’immigration, l’agence européenne Frontex n’est toujours pas étendue à Mayotte malgré sa transformation en département et en région ultrapériphérique de l'Union (RUP).
Relance du projet de loi Mayotte
Le ministre des Outremer aura surtout à relancer les relations entre l’exécutif et les élus de Mayotte après leur rejet du projet de loi Mayotte pendant la précédente mandature.
Le texte devait être consacré au développement de 101ème département, mais le conseil départemental avait considéré que les propositions des élus n’avaient pas été prises en considération.
Le ministre est aussi entendu sur le statut de Mayotte. Les Mahorais attendent que leur île soit une région française effective avec les moyens qui vont avec ; une nécessité pour le développement économique du territoire.
L’affaire de la suspension des fonds européens
Enfin, Gérald Darmanin est attendu pour apporter des éclaircissements sur l’épineux dossier de la suspension des fonds européens imputée au gouvernement français. Une large part des élus réclame le retour de gestion de ses fonds au Conseil départemental de Mayotte.
L’enfance sera aussi au cœur de cette visite avec la présence de Charlotte Caubel, la secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance qui fait partie de la délégation. La problématique des enfants dits « mineurs isolés » occupera entre les discussions.