TŪ'ARO MĀ'OHI. Les champions de la tradition

La concentration est de mise pour atteindre la noix de coco perchée à 9 mètres 50 au-dessus du sol. Pour cette épreuve appelée le Pati’a ‘ai, les participants sont répartis en équipes de trois, avec dix javelots chacun.

Ivaya Pita, membre de l’organisation, nous explique la règle : "Aujourd'hui, c'est celui qui lancera le plus haut sur le coco. Les lances qui sont en dessous ne sont pas comptées, sauf si elles sont de la même équipe." Et à ce jeu, c’est encore une fois les redoutables lanceurs de Anaa qui s’imposent.  

Ignatio Raveino, membre de l’équipe Te Ufi Taramea est le grand vainqueur cette année en patia ‘ai. Il déclare en toute humilité : "Je peux dire que l'entraînement a payé. Depuis le mois de février, on s'entraîne tous les dimanches, quand le temps le permet, on est sur notre terrain à Tiamao et on s’entraîne sans relâche. Bravo à mes coéquipiers, bravo à Keanu, il est arrivé deuxième en individuel hier et son papa est arrivé quatrième."

Toujours avec la noix de coco mais cette fois-ci pour le décorticage : une épreuve de vitesse et il faut venir à bout d’une centaine de noix. Enoch Laughlin, le président de la fédération des sports et jeux traditionnels précise qu'il y a "Cent cocos dont ils doivent retirer la noix le plus rapidement possible. Faire un tas avec les bourres de coco. Ensuite mettre les noix dans un sac de 50kg, le lever, nettoyer son environnement, ranger les outils et faire un beau tas avec la chair des cocos."

La concurrence a été rude avec les athlètes de Rimatara et Maupiti. Mais c’est finalement les deux frères Temauri de Moorea qui s’imposent, encore une fois. "On s'est préparé que trois fois, après voilà, c'est le mental, toujours le mental, pour le finish. Après nous tous on est forts, faut juste avoir le mental jusqu'au bout. C'est mon papa qui m'a tout appris et je le remercie." nous dit Timiona Temauri, le vainqueur chez les moins de 35 ans en coprah 

La transmission intergénérationnelle, c’est ce qui permet à ces disciplines, pratiquées exclusivement par les locaux, de perdurer dans le temps.