La vanille de Guadeloupe au Concours Général Agricole

C’est une première : La vanille de Guadeloupe sera présente cette année au Concours Général Agricole. Cédric Coutellier, un producteur de Sainte-Rose, a décidé de confronter ses gousses à celles de la Réunion et de Tahiti.
 
Les rhums, punchs et miels ne seront pas les seuls cette année à défendre la qualité des produits du terroir guadeloupéen au Concours Général Agricole (qui se déroulera fin février à Paris, pendant le Salon International de l’Agriculture)… Pour la première fois, la vanille de l’archipel sera également représentée, et cela à travers un producteur de Sainte-Rose : Cédric Coutellier. 

Scarifiée
Installé dans la forêt domaniale de la Grande Habituée, celui qui se définit comme « agrobiologiste » cultive la vanille sur 4,5 hectares. Il produit chaque année 80 kilos de gousses noires, obtenues par scarification, une technique de transformation des gousses vertes qui diffère de l’échaudage, pratiqué par les producteurs de la Réunion et de Tahiti, les grands habitués du Concours. Le jury découvrira ainsi des gousses d’un aspect visuel différent (plus sèches que la Bourbon et la tahitienne). Ce détail viendra-t-il perturber les autres critères des jurés, à commencer par l’arôme ? Cette première participation au CGA servira de test pour la vanille de Guadeloupe…
Nous avons rencontré Cédric Coutellier, lors du prélèvement, par un agent de la DAAF, de l’échantillon de dix gousses qui sera présenté au jury :
 

La vanille de Cédric Coutellier au CGA



Certifiée bio
Vendue sous la marque commerciale « Vanigwa », la vanille produite par Cédric Coutellier est certifiée « agriculture biologique ». Ce mode de conduite culturale peut-il faire la différence, en termes de qualité finale ? Cédric Coutellier :

Dans les années 1920, la Guadeloupe exportait jusqu'à 35 tonnes de vanille noire !"
 

Cédric Coutellier, agrobiologiste


Par sa démarche, Cédric Coutellier veut donc montrer que la vanille de Guadeloupe n’a rien à envier à ses concurrentes de l’Océan Indien, et encourager le développement de cette production locale, afin de pouvoir satisfaire une demande très forte :

Une forte demande



Un stand « vanille pays » au Salon
Parallèlement au Concours, Cédric Coutellier sera présent sur un des stands du Salon International de l’Agriculture (du 22 février au 1er mars), à travers l’APAGUA (Association de promotion de l’agroforesterie de Guadeloupe), qu’il préside. Le stand mettra particulièrement en avant la vanille, via le GIEE « vanille pays », un groupement d’intérêt économique et environnemental qui regroupe cinq producteurs.   
 
Loin de la Réunion…


Le concours de la vanille, qui se déroulera le 25 février 2020, entre dans la catégorie « épices et chocolat » du CGA, et ne concerne donc que l’outre-mer. Il distingue deux sections, qui correspondent à deux variétés de l’orchidée : « Fragrans Planifolia » et « Tahitensis ». La première, très prisée pour son fort taux de vanilline, est la plus commercialisée au monde (99% de la production mondiale). C’est avec cette variété que s’est inscrit Cédric Coutellier. La Tahitensis, cultivée en Polynésie, offre une large palette aromatique, appréciée en particulier des parfumeurs. Aux Antilles et plus largement en Amérique tropicale est cultivée une troisième variété : « Pompona », appelée vanillon, du fait de sa forme en banane. Elle se caractérise par des notes de réglisse et des tonalités balsamiques. Aujourd’hui, la production annuelle de vanille en Guadeloupe tourne autour d’une tonne et demie seulement, loin des  8 tonnes produites en 2018 par la coopérative Pro Vanille de la Réunion (13 tonnes en 2017). Lors du Concours 2019, trois médailles ont été décernées, toutes en or (deux pour la Réunion et une pour Tahiti).