On aurait pu espérer que le premier Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (ou Marine Biodiversity of Areas Beyond National Jurisdiction, en anglais – BBNJ) refrénerait quelque peu les appétits. Il semble que non. C’était sans doute naïf de le penser.
Signé par 90 Etats il y a un an, le 20 septembre 2023, sous l’égide de l’Organisation des nations Unies (ONU), cet accord visait à préserver l’océan, en dehors des zones économiques exclusives (ZEE) et du plateau continental des États côtiers.
Mais l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), basée à Kingston en Jamaïque et qui représente 168 États membres, s’apprête à présenter, d’ici quelques mois, un code minier, ouvrant la voie à l’exploitation industrielle des fonds marins. Scientifiques et Organisations non gouvernementales (ONG) environnementales sont inquiets.
Le fait est que l'exploitation des ressources minières des fonds marins est une question cruciale pour l'ensemble de la planète. Au fond des abysses, le plancher océanique abrite, en effet, une grande quantité de ressources minérales précieuses, essentielles pour diverses industries, notamment l'électronique, les énergies renouvelables et les technologies de pointe. Elles sont devenues cruciales pour la transition énergétique, en particulier pour les batteries des véhicules électriques.
L'AIFM a pour mission de protéger ce plancher océanique et d'organiser les activités liées aux minéraux convoités. Actuellement, son conseil n'attribue que des contrats d'exploration scientifique des fonds marins.
Mais cela devrait changer dès l’an prochain.
Cette Autorité a négocié un code minier, pour fixer les règles d'une éventuelle exploitation industrielle des richesses minières des fonds marins. Ce code devrait être finalisé en 2025 ; cela, sans que les conséquences écologiques d'une telle exploitation soient connues.
Les opposants à l'exploitation des fonds marins plaident pour un moratoire sur cette activité controversée.