Environ deux mois après l'incendie qui a devasté 90% de sa structure, le Centre de formation de l'artisanat n'est pas mort. Trois des quinze filières ont repris cette semaine, à l'image du CAP esthétique et de ses élèves en deuxième année, réunis pour une session théorique dans les locaux d'un institut de beauté qui a accepté de leur prêter l'une de ses cabines.
Une adaptation nécessaire puisque leurs locaux ont fait partie des premiers bâtiments visés, lors du début des émeutes. "On a quand même continué de communiquer entre nous, avec une continuité pédagogique. On a poursuivi les cours par correspondance, jusqu'à cette semaine où l'on a repris en présentiel", explique Carine Eskenazi, formatrice en esthétique au CFA.
Des difficultés persistantes
Parmi les élèves, Kelsye Ruruhau s'entraîne minutieusement pour l'examen de fin d'année. Pour elle, la difficulté réside surtout dans la question du transport car elle habite au Mont-Dore sud en temps normal. "La traversée de Saint-Louis n'est pas possible. Beaucoup de personnes prennent les navettes, c'est compliqué d'arriver à l'heure et je suis obligée de loger chez quelqu'un", confie la jeune femme.
Le fait de retrouver les cours n'en demeure pas moins un grand soulagement. L'ancienne salle d'esthétique, dans laquelle les alternants suivaient habituellement leurs cours, a été complètement détruite durant les émeutes. Il faut aujourd'hui se réinventer pour permettre à tous un retour à la normale.
"Dès la semaine prochaine, on continuera dans ces filières (esthétique, coiffure et boucher) à partir sur le niveau brevet professionnel. En parallèle, on continue à s'organiser pour faire revenir en formation les métiers du bâtiment. On a encore beaucoup de travail car ce sont des sections qui demandent beaucoup d'investissement", indique Maïana Avetand-Desvals, responsable de l'alternance du CFA.
Un taux d'abandon élevé
Si les élèves du CAP coiffure peuvent compter sur un institut partenaire pour les sessions pratiques, les cours théoriques sont menés au sein de la Chambre de commerce et d'industrie. "On passe nos examens en fin d'année et ça a été très difficile car les dates d'examen ont été annulées mais maintenant on a de l'espoir et on sait qu'on va réussir", sourit Lisa Païta, alternante en deuxième année de CAP coiffure.
Un état d'esprit que tous n'ont pas eu. Au total, près de 20% des 280 alternants que comptait le CFA avant la crise ont abandonné leur formation. La direction a entamé une réflexion pour mettre un bâtiment aux normes, afin que tous les élèves puissent reprendre les cours en présentiel.