À l’abri des regards, dans la forêt du Mont-Mou, à Païta, trois chouettes effraies s'apprêtent à prendre leur envol après plusieurs semaines de convalescence. "C'est important qu'elles puissent observer les lieux, pour qu'elles puissent savoir où elles vont aller quand j'ouvrirai les cages", souffle Cindy Badin, qui a transporté les deux oiseaux depuis Nouméa jusqu'à cette clairière.
Pour la jeune femme, le moment est empreint d'émotion. Avant qu'elles ne retrouvent leur liberté, les chouettes ont pu trouver un lieu de repos et de soin chez elle, en plein coeur de la Vallée des colons. Cindy Badin a bâti chez elle un véritable refuge, au sein du quel elle bichonne les rapaces blessés.
Un refuge de luxe
Les chouettes qui arrivent chez elle sont la plupart du temps des accidentées de la route, amenées par des particuliers. Pour ces petites boules de plumes de 400 grammes, Cindy Badin a créé une volière quatre étoiles, gîte et couvert inclus. Tout y est pensé pour faciliter leur retour dans la nature.
"On l'a aménagée petit à petit, suivant les handicaps de chacune. On a aussi installé des caméras pour les observer la nuit puisque ce sont des animaux nocturnes. C'est important qu'elle soient dans un endroit frais, abrité de la pluie et le plus silencieux possible", explique l'amoureuse de la nature.
Et si ce hobby "représente énormément de travail", la récompense en vaut la peine. "Quand on arrive à les sauver et les remettre sur pied, c'est beau", sourit Cindy Badin. Recueillir, soigner, puis libérer les chouettes effraies est devenu comme une mission pour elle, qui consacre désormais tout son temps et son énergie à veiller sur le bien-être de ses pensionnaires.
Une passion née il y a deux ans
L'histoire débute en 2022 à Boulouparis. "L'une des chouettes est venue à nous. Elle était accidentée et on a fait demi-tour pour la récupérer car elle était en détresse", relate-t-elle. "C'est devenu ma raison de vivre de sauver des chouettes, ma bonne action. Si demain il y a une chouette à sauver à Bourail, je laisse tout et j'y vais".
Une activité qu'elle exerce légalement, en vertu d'une autorisation de la province Sud par arrêté : en Nouvelle-Calédonie, ces rapaces, aussi appelés Dames blanches, ont été classés comme espèces protégées.
Si vous rencontrez une chouette blessée, vous pouvez joindre Cindy Badin sur sa page Facebook "Le refuge de ga'hoole".