VIDÉO. Émeutes en Nouvelle-Calédonie : au tribunal de Nouméa, les comparutions immédiates se succèdent

COMPARUTION IMMEDIATE AU TRIBUNAL ©nouvellecaledonie
Les comparutions immédiates se poursuivent, au tribunal de Nouméa, cinq semaines après le début des violences en Nouvelle-Calédonie. Comme celle d'un trentenaire qui devait répondre ce mardi à deux chefs d'accusation. Depuis le 12 mai, une centaine de personnes ont été jugées par cette procédure rapide.

Participation à un attroupement, et violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique. C'est à ces deux chefs d'accusation qu'un homme de 31 ans devait répondre, mardi 18 juin, devant le tribunal de Nouméa.

Pour des faits survenus à Dumbéa samedi

Le samedi précédent, les forces de l’ordre intervenaient sur une route dans le Sud de Dumbéa. Lors d’exactions commises par une vingtaine de personnes, des gendarmes ont subi jets de pierre et de pavés. Un adjudant-chef de l’escadron blindé a été blessé à l’épaule. Pour l'avocate du prévenu, Me Nathalie Lepape, les forces de l’ordre doivent aussi être protégées, notamment par la justice. Après délibéré, le trentenaire a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés.

Du côté de la défense, nous sommes particulièrement stupéfaits de la décision rendue : deux ans d'emprisonnement ferme, sachant que le parquet avait requis huit mois. Nous avons eu des décisions bien plus pondérées, par le passé, pour ce type de profil. 

Me Stéphane Bonomo, avocat de la défense

Un millier de gardes à vue en un mois

Depuis le 12 mai, le procureur de la République recense, dans le cadre des émeutes, 1102 gardes à vue, 164 défèrements, 94 personnes jugées en comparution immédiate et 73 personnes incarcérées. Les audiences de comparution immédiate exceptionnelle se déroulent tous les jours, notamment grâce au renfort de magistrats et d’officiers de police judiciaire venus de l’Hexagone.

Le parquet oriente vers cette procédure de comparution immédiate les faits les plus graves, qu'il s'agisse de destruction de biens par incendie ou par moyens dangereux, de violences sur les forces de l'ordre, de vols dans un contexte de pillages ou d'objets volumineux. 

Yves Dupas, procureur de la République

Selon le parquet, le travail d’investigation s’intensifie grâce à l’exploitation accrue des plaintes et des témoignages. Une augmentation du nombre de procédures est attendue dans les semaines à venir.

Un reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Héléna Kamberou