Lundi 16 décembre, une poignée de passagers a embarqué dans le bus pour se rendre à Yaté. Depuis la fermeture de la route qui traverse la tribu de Saint-Louis, cette ligne du bus Raï (Réseau d'Autocars Interurbain de Nouvelle-Calédonie), avait été suspendue. Pour les utilisateurs, c'est un vrai soulagement, après plus de sept mois sans transports publics. "On est contents parce que nous sommes en période de fêtes de fin d'année. Je suis venue faire les courses pour préparer Noël et le Réveillon. Pour ceux qui n'ont pas de voiture, le seul moyen de locomotion c'est le Raï", confie une usagère.
Une baisse de 30% du chiffes d'affaires
Une reprise dans un contexte financier particulièrement difficile pour l'entreprise. Le syndicat des transports inter-urbains enregistre une perte de 30% de son chiffre d'affaires depuis le début de la crise. Aux pertes commerciales s'ajoutent, la diminution des recettes fiscales dédiées.
"Les recettes issues de la TPP (taxe sur les produits pétroliers) ont diminué de plus de 150 millions de francs CFP et pour les recettes commerciales, d'environ 100 millions de CFP. On a repris notre réseau de manière quasiment identique à l'avant 13 mai", indique Ludovic Lombard, directeur du syndicat mixte des transports interurbain. "Nous faisons face à des problématiques pour l'entretenir en raison d'une perte de recettes. Aujourd'hui, il nous reste à peu près deux millions de francs, ce qui nous pose de vraies difficultés par rapport à l'entretien de la flotte", précise-t-il.
Avec une dizaine de passagers, le Raï va effectuer trois rotations par semaine au lieu de sept.
Sur l'ensemble des 22 lignes que comptent le réseau Raï, la ligne de Touho et celle de Lifou sont suspendues pour des raisons de problèmes techniques.