Violences conjugales : 123 femmes tuées en 2017

Lettre de Muriel Robin dans le JDD
Cela suffit ! En 2017, 123 femmes ont été tuées en France par leur conjoint, leur compagnon ou leur ex. Muriel Robin s'insurge et s'indigne de la passivité de l'état. La comédienne adresse une lettre ouverte au Président de la République, avec 87 autres signataires dans le Journal du Dimanche.
 

Tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ancien conjoint et en 2017, 123 ont ainsi perdu la vie, tandis que 225 000 autres ont été victimes de violences conjugales.


La comédienne Muriel Robin à l'origine de cette initiative, fait de tristes comptes.
Rejointe par 87 autres personnalités, elle a signé dans Le Journal Du Dimanche du 23 septembre une tribune pour que les victimes de violences conjugales « ne meurent plus dans l’indifférence totale ».
Carole Bouquet, Mimie Mathy, Vanessa Paradis, Amelie Mauresmo mais aussi Pierre Palmade, Julien Clerc, Michel Drucker ont apporté leur paraphe au bas de la page. Au total ils sont 88 signataires.

 

Chut ! On tue

 


A la Réunion, plusieurs personnalités saluent la démarche et s'associent à cette lettre, véritable réquisition contre cette maltraitance trop souvent mortelle ou pire contre cette indifférence dans laquelle des femmes perdent la vie.
 

Les associations démunies

Plusieurs associations tentent de soustraire des victimes de violences avant qu'il ne soit trop tard ! Ces associations, comme "Femmes Solid'Air", oeuvrent dans le plus grand secret pour protéger celles qui sont menacées. Elles manquent de moyens et obtiennent peu souvent le concours de la justice ou des forces de l'ordre.
 

Femmes solid'Air : 280 dossiers

L'association réunionnaise "Femmes solid'Air" suit actuellement 280 dossiers. Certains sont tellement sensibles tellement douloureux, que plusieurs femmes ont été mises hors de portée de la nuisance de leur conjoint. Bien évidemment les adresses des refuges sont tenues secrètes de façon éviter l'arrivée intempestive des tortionnaires.

Pour Odette Poncet, la présidente de l'association, le chiffre de 123 est bien en-dessous de la réalité ! A la Réunion comme ailleurs, les raisons de nombreux décès sont cachés par les familles.
 

L'état peu attentif

Faut-il être morte pour être entendue, considérée ?
Trop souvent, les victimes sont mal-reçues, éconduites lorsqu'elles se rendent à la Gendarmerie ou dans un Commissariat de Police. Trop souvent les enquêtes s'enlisent, ne débouchant sur rien ! Trop souvent dans les différents tribunaux une meilleure attention est donnée aux agresseurs, sauf quand la victime est décédée sous les coups.
 

Sauvons celles qui sont encore vivantes

Sous le titre « Sauvons celles qui sont encore vivantes », Muriel Robin rappelle, dans cette tribune adressée au Président de la République, que :

Si la lutte contre les violences faites aux femmes a été proclamée grande cause nationale pour l’année 2018, un silence assourdissant persiste ».
« Il faut que cela s’arrête. Il faut que notre cri de révolte soit aussi retentissant que le déni qui règne aujourd'hui. Monsieur le président, agissons pour que ces femmes ne meurent plus dans l’indifférence totale, pour que nous n’ayons plus honte de ces cadavres »,


Voilà, entre autre, ce que l'on peut lire dans le texte.

 

Pour les signataires, il faut « donner les moyens d’agir à ceux qui prennent en charge les femmes victimes et les hommes auteurs de ces violences ». Ils réclament « une formation OBLIGATOIRE nationale dans tous les métiers de loi [police, gendarmerie, juges, magistrats] et surtout un plan d’urgence pour l’hébergement des femmes violentées ». Aujourd'hui, quelques associations font ce qu'elles peuvent avec des aides dérisoires et dans l'indifférence quasi générale !

Le texte demande aussi que soit imposée systématiquement à chaque agresseur « une interdiction formelle d’approcher le domicile de l’agressée » et que les « hommes “violents” soient contraints de se soigner ». Il propose enfin de « repenser la loi sur la légitime défense ».
 

Manif samedi 6 octobre

Celles et ceux qui voudront manifester leur engagement, pourront se retrouver le samedi 6 octobre à 14 heures, devant le palais de justice de Paris. Cela montrera à ces femmes nos mains tendues. Un jour viendra où ces femmes ne seront plus seules », conclut Muriel Robin qui a lancé une pétition et appelle à manifester partout en France .