Dans le cadre de la lutte des violences faites aux femmes, un protocole pour la mise en place d'un bracelet anti-rapprochement a été signé ce lundi 21 juin 2021 au Tribunal judiciaire de Cayenne.
Dans le cadre de la lutte contre les féminicides, Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice était en mai dernier au Centre chargé des appels émis par les «téléphones grave danger ». Ces téléphones mobiles permettent aux femmes se sentant menacées par leur conjoint, de prévenir rapidement les forces de l’ordre. La Guyane, quant à elle, est dotée de 15 téléphones de ce type.
Des bracelets anti-rapprochements afin de compléter ce dispositif
Le ministère de la Justice est totalement investi dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) December 15, 2020
Aujourd’hui est officiellement généralisé le bracelet anti-rapprochement pour maintenir à l’écart les conjoints violents. Depuis septembre la justice en a ordonné la pose de 7. pic.twitter.com/6VdPxHwTsg
Dans cette lancée, notre région a étayé ce dispositif de protection avec la signature du protocole de mise en place du bracelet anti-rapprochement ce lundi 21 juin 2021 au tribunal judiciaire de Cayenne. Qu’est-ce que c’est ? Les explications de Samuel Finielz, procureur de la République :
Sur décision judiciaire, l'auteur de faits de violences conjugales qui a été condamné à une interdiction d'entrer en contact, de s'approcher de la victime, est équipé d'un bracelet électronique avec un terminal qui est relié par satellite. Ce dispositif permet d'avoir sa position géolocalisée en temps réel.
Un périmètre est défini par point GPS pour éviter tout rapprochement de l'individu :
Dans un périmètre inférieur à un kilomètre, la victime dispose quant à elle, d'un terminal d'alerte pour savoir si l'auteur pénètre dans cette zone. Un dispositif renforcé par rapport au téléphone "Grand danger" où la victime doit appuyer sur une touche afin de signaler qu'elle est en danger. Ce bracelet alerte immédiatement la victime si l'auteur de violences conjugales se rapproche dans le secteur défini.
Dans le contexte de confinement dans lequel nous évoluons depuis plusieurs mois, les agressions envers les femmes se multiplient partout en France et la Guyane n'y échappe pas. Selon Samuel Finielz, le procureur de la République, les signalements de violences conjugales sont de plus en plus fréquents.
Hausse des violences conjugales en Guyane selon le procureur de la République
À titre d'exemple, une affaire de violences conjugales a été jugée vendredi 18 juin 2021. Une femme a été brûlée par son compagnon. Suite à l'alerte de la directrice d'un établissement scolaire, l’enquête de la gendarmerie de Macouria a révélé qu'une mère a été gravement brûlée suite à dispute avec son époux. Ce dernier l’aurait projetée dans un feu allumé pour brûler des détritus.
L’individu a été interpellé le jeudi 17 juin 2021, à l’aube. Il a contesté les faits qui lui sont reprochés mais n’a tout de même pas réussi à convaincre le jury de sa bonne foi. Le tribunal correctionnel a condamné ce dernier à 5 ans de prison dont un an avec sursis.
Retour sur cette affaire avec Samuel Finielz, procureur de la République.
Affaire femme brûlée par son compagnon
Signature du protocole sur la mise en place du bracelet électronique