Petite surprise pour les employés du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly ce 26 septembre. Ils ont reçu la visite de Jean-Victor Castor, député de la première circonscription de Guyane.
"Ce que j'ai l'intention de faire, ce sont des visites régulières", a expliqué le parlementaire, qui était accompagné de sa suppléante Elie Grand-Emile. La visite s'est tenue de 9h30 à 14h00. Elle a été encadrée par une femme officiée et l’adjoint au chef d’établissement.
Surpopulation carcérale et conditions de travail
Jean-Victor Castor a pris le temps d'échanger en tête-à-tête avec plusieurs détenus. Le député s'est rendu au centre de détention, au quartier des femmes et à celui des mineurs. Premier constat à la maison d'arrêt, où les détenus sont en attente de jugement... Certains dorment sur des matelas posés à même le sol. Et pour cause, la prison connaît une surpopulation carcérale d’environ 155 %.
Elle compte 822 détenus pour une capacité de 538 places. C’est le troisième établissement ultramarin le plus touché par ce phénomène. Lors de sa visite, Jean-Victor Castor s’est aussi tenu informé des conditions de travail des surveillants et du personnel du centre pénitentiaire.
"Hygiène désastreuse", "violence extrême"... Le rapport du CGPL
Pour rappel, le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait (CGLPL) réalisé une visite du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly en 2018. Dans ce rapport, l'organisme notait :
- "La surpopulation est chronique", "les conditions d’hébergement sont indignes",
- "l’hygiène désastreuse présente des risques pour la santé des personnes détenues et du personnel",
- "l’établissement connaît un climat de violence extrême dans un contexte d’inactivité généralisée",
- "les mesures prises pour répondre à la violence ne sont pas suffisamment encadrées",
- "en l’absence d’une politique disciplinaire rigoureuse et cohérente le climat de violence ne peut être maitrisé",
- "des injections de sédatifs sont pratiquées par le service psychiatrique sur demande de l’administration pénitentiaire"
- et enfin "le fonctionnement actuel de l’établissement semble être la conséquence d’un manque de personnel et d’un poids insuffisant de la direction".
Néanmoins, depuis la publication de ce rapport de visite, peu de changement aurait été opéré. "On ne voit pas de points d'amélioration. On voit très peu de travaux, hormis la cuisine (neuve, mais pas encore en service, NDLR)", a constaté Jean-Victor Castor. L'élu a déjà prévu de revenir pour constater l’évolution des conditions de détention.