Visite présidentielle : une seule cérémonie à Alo

Le drapeau du Royaume d'Alo
Les dés sont jetés et la décision prise : le Président de la République sera reçu uniquement à Alo, au Fale 2000. Les dissensions graves au sein de la chefferie de Sigave ont eu raison de la bonne volonté de l'Etat qui avait finalement donné son feu vert pour Sigave. 
"Le Président de la République ne viendra pas à Sigave. La situation coutumière a beaucoup changé depuis les premières demandes que nous avions entreprises pour recevoir le chef de l'Etat" constate le porte-parole de la chefferie de Sigave, le ministre coutumier manafa Maleko Lauouvea.

 

La chefferie de Sigave renonce

Ajouter Sigave au programme est une démarche récente. Elle date de la dernière visite de toute l'équipe de l'Elysée le 10 février. Les équipes d'organisation des voyages présidentiels avaient réussi à résoudre la "quadrature du cercle"! Faire rentrer dans le planning de la visite une deuxième cérémonie coutumière -celle de Sigave- après la cérémonie d'Alo. Une véritable exploit où d'avion en voiture, d'un kava à l'autre, le chef de l'Etat parvenait en un peu plus de deux heures à honorer les deux royaumes.

Las! Quelques jours plus tard une crise coutumière éclatait à Sigave. Une des familles qui pouvait prétendre à un roi annonçait l'intronisation d'un des siens. Une intronisation rejetée par la quasi-totalité des minsitres coutumiers. Moins de 48h00 après celui par qui le "scandale " était arrivé est destitué par la chefferie.  Les tensions sont très vives. On frôle l'incident grave à la messe de dimanche dernier à Sigave.

L'Etat prend acte du renoncement de Sigave

Aujourd'hui, la situation est confuse. Ce qui est posé est bien la question de la légitimité de l'intronisation d'un roi. Le royaume est profondément divisé. La chefferie tire la conclusion par la voix du manafa Maleko Lauouvea : "si on regarde la situation de crise que nous traversons en ce moment la chefferie a préféré que le Président ne vienne pas à Sigave pour éviter tout incident qui puisse nuire à l'image du royaume". Derrière cette déclaration, la crainte que le conflit ne dégénère publiquement au moment de la visite présidentielle.

L'Etat prend acte de cette position de la chefferie. "Nous avions prévu d'aller à Sigave. Donc un regret bien entendu" commente le Préfet Marcel Renouf qui a fait le déplacement ce mercredi pour s'entretenir avec les chefferies. Et de conclure "il ne m'appartient pas de juger. Il m'appartient de prendre acte de la décision de la chefferie et de voir comment ça va pouvoir s'organiser pour lundi."

Que va-t-il maintenant se passer? Pas de cérémonie à Sigave mais comment le royaume peut-il marquer son respect au Président de la République? Rejoindre la cérémonie d'Alo? Accueillir le Président à l'aérodrome de Vele?
"Le Préfet nous a demandé s'il était possible que nous participions à une cérémonie commune avec la chefferie d'Alo. Nous lui avons répondu qu'il valait mieux attendre un peu. Le temps que nous nous entretenions avec nos confrères d'Alo" explique le porte-parole de Sigave.

Pour Alo, pas de changement de programme

Une hypothèse qui semble peu probable après la déclaration ce jeudi devant la caméra de notre équipe de Futuna du Tu'isa'avaka malino Masei. Il dit respecter la décision de la chefferie de Sigave mais ajoute immédiatement "qu'il n'y aura aucun changement de programme pour Alo". Et précise clairement le fond de sa pensée "ce qui aurait été correct vis à vis de la chefferie d'Alo c'est que les ministres coutumiers viennent d'abord en aviser le roi et sa chefferie". Et de conclure "nous n'apprécions pas que ce soit le Préfet qui fasse l'intermédiaire entre nos deux chefferies à cause des tensions qui persisitent à Sigave".

Une position qui ressemble fort à une fin de non-recevoir de la demande du porte-parole de la chefferie de Sigave. A défaut d'une démarche coutumière, la population de Sigave devrait se déplacer massivement pour aller saluer le premier Président de la République qui vient en personne rendre visite à la terre française la plus éloignée de la métropole.