Vive le Maoulida shéngué de Mayotte !

Comme d'habitude, les femmes ont été les plus nombreuses au shéngué de Chiconi.
La place Socotram, à Chiconi, à quelques mètres seulement de la baie, des centaines de femmes et d’hommes ont chanté et dansé pendant toute la journée du samedi. Les mahorais ont commémoré la consécration du shéngué. Le Maoulida shéngué de Mayotte patrimoine culturel immatériel, c'est peut-être un détail pour certains. Mais pour Mayotte, ça veut dire beaucoup…

Un élément du patrimoine culturel de Mayotte inscrit dans la liste du patrimoine culturel immatériel national  est un évènement inestimable.

L’île de Mayotte a ainsi apporté sa première contribution à ce prestigieux pot commun et l’on se met à rêver plus grand...Mais, évidemment, c’est un travail de longue haleine.

Les hommes n'étaient pas en reste

Il s’agit d’une expression artistique unique qui se situe entre le culturel et le cultuel comme c’est souvent le cas à Mayotte. Le shéngué réunit les femmes et les hommes mais, chacun de son côté sans que la séparation soit hermétique.

Le shéngué a déjà en quelque sorte été consacré par Baco, auteur compositeur et interprète mahorais le plus connu sur la scène internationale ; mais cette inscription au patrimoine national immatériel est une autre dimension.

Un hymne politique 

Enfin, l’histoire contemporaine de Mayotte a été  écrite sous le Maoulida shéngué. Il a été l’hymne des mahoraises et des mahorais durant les années de luttes politiques . A nos jours,  dans les réunions publiques politiques, tous les candidats ou tous les partis qui prétendent s’inscrire dans la lignée de Zéna Mdéré et ses compagnons font jouer un Maoulida shéngué : Il vaudrait plus qu’un long discours.

Après le succès de samedi dernier à Chiconi, d'autres dates auraient été ajoutées ,  et même une tournée pourrait être mise en place à travers toute l’île.

La manifestation s’est terminée vers 17 heures 30 ; trop tôt pour les nombreux participants. Les organisateurs ont évoqué un problème de sécurité, notamment pour celles et ceux qui avaient de longues heures en bus à travers une île dont les routes ne sont plus aussi sûres qu’avant.