Wallis : un cadavre de cachalot échoué sur le récif à l'lôt de Faioa

Le cadavre du cachalot rejeté par l'océan sur le récif
Le cadavre d'un cachalot adulte de 13 mètres est échoué sur le récif de Faioa. Il a probablement été rejeté par la grosse houle de la semaine dernière après avoir été tué par l'étrave d'un bateau en pleine mer.
L'énorme masse de 13 mètres et d'environ 15 tonnes se décompose sur le récif frangeant de l'île de Faioa, au sud de Wallis. 
Le cadavre exhale une odeur pestilentielle. Plusieurs blessures béantes s'ouvrent sur son flanc, sa nageoire caudale est déchiquetée et une plaie profonde barre le sommet de son énorme tête.
                                            Eperonné par un navire
Cette blessure sur le dos est peut-être à l'origine de sa mort. L'animal aurait été éperonné en plein océan par un navire. Cela a dû se passer la semaine dernière dans une mer rendue grosse par des vents à 40 ou 50 km/h. Son corps inerte a ensuite été transporté par les courants jusqu'à l'îlot de Faioa. Les requins ont commencé à le dévorer mais la faible profondeur le l'eau sur le récif les ont empêchés de terminer leur festin.
Ce n'est pas la première fois qu'un cétacé échoue sur les récifs de Wallis. En revanche, un cachalot adulte drossé sur les récifs est plus rare.
                                                  Les cétacés et Wallis
Le corps en putréfaction d'un baleineau avait été récupéré par des agents de l'Environnement il y a quelques années. Son squelette reconstitué est visible aujourd'hui dans leurs locaux.
Cette découverte macabre est l'occasion d'évoquer l'histoire de la chasse aux cétacés.aux 18 ème et 19 ème siècle et jusqu'à la moitié du 20 ème siècle. Cet animal qui peut atteindre 28 mètres de longueur est le plus grand carnassier vivant. Il était abondant dans nos eaux. Des flottes de baleiniers sillonnaient le Pacifique pour chasser baleines et cachalots. Les équipages récupéraient le précieux ambre gris utilisé en parfumerie et l'huile tirée de sa graisse. 
                                                    Baleiniers, aventuriers et écrivain
A Wallis comme à Futuna, les "touchers" de baleiniers qui venaient s'avitailler en eau et en nourriture étaient fréquents.
L'histoire de ces hommes a souvent alimenté les chroniques locales d'aventuriers qui choisissent de rester pour construire une autre vie loin de l'Europe et la misère de leurs origines sociales.
Dans la littérature le jeune marin embarqué sur un baleinier, Herman Melville, racontera en les romançant dans "Moby Dick" ces périlleuses chasses aux monstres de 50 tonnes capables de couler un navire.
Cette chasse intensive a failli provoquer la disparition de l'espèce. Aujourd'hui protégé, le nombre d'individus est en forte hausse.
A Wallis comme à Futuna, il n'est plus rare de repérer une baleine ou un cachalot en train de vider ses poumons dans un souffle puissant qui peut monter jusqu'à 15 mètres de hauteur après avoir sondé dans les profondeurs de l'océan en quête de proies. Un spectacle inoubliable.