A Futuna, le Conseil Coutumier du royaume de Sigave a adressé vendredi dernier un courrier au Préfet. La Chefferie exprime son "mécontentement absolu" de ne pas être écoutée sur des dossiers comme le foncier terrestre, marin et sous-marin. Elle exige aussi un "rééquilibrage" entre Wallis et Futuna.
"L'autorité sur le foncier terrestre, marin et sous-marin, l'autonomie financière", les revendications des Chefferies de Futuna ne sont pas nouvelles. Elles ont été exprimées à de multiples reprises depuis l'intégration de ces Territoires dans la République française avec le statut de 1961.
Elles ont été exacerbées récemment par le projet d'accorder aux bateaux américains l'autorisation de pêcher dans nos eaux ZEE (Zone Economique Exclusive), par le dossier des nodules polymétalliques sous-marins et par la récente visite de la Ministre des Outre-Mer George Pau-Langevin.
Et l'indépendance? Pourquoi pas?
Ce qui est nouveau c'est la conclusion -si l'Etat ne fait rien- de "demander l'aide d'une puissance étrangère (Chine-Japon-Australie, les USA) pour le développement de notre Territoire". Avec une question finale qui résonne comme une menace "Et l'indépendance? Pourquoi pas?".
Dans ce courrier les chefs coutumiers de Sigave expliquent le fondement de leur démarche.: "Avant l'arrivée de la France, une seule autorité existait : "le Roi et la Coutume" et elle existe encore et elle est seule maître des îles de Wallis et Futuna". Une détermination de garder intactes les racines anciennes du pouvoir. Les coutumiers des trois royaumes s'accordent -à des nuances près- sur ce point surtout quand il concerne le foncier : sur terre, sur l'eau et sous l'eau. Ils l'expriment à chaque occasion publique, lors de cérémonies officielles (dont lors de la venue de la Ministre) et coutumières, sur les antennes quand ils en ont l'occasion.
Plus d'autonomie financière
En revanche, la demande d'une "autonomie financière" et de "décision indépendante de Wallis" réclamée dans ce courrier devrait être beaucoup moins partagée même si elle n'est pas nouvelle. Le Saatula Soane Kaikilekofe (Ministre coutumier) la justifie dans un entretien :"Nous avons prononcé le mot "équilibrage" depuis des années et des années. Et on se rend compte que ça n'existe pas réellement".
Futuna avait demandé il y a quelques années un sous-préfet. Elle a obtenu un délégué du Préfet. Elle possède des élus à l'Assemblée Territoriale mais les décisions sont toujours prises au scrutin majoritaire en session à Wallis.
Le courrier exige donc de fait un changement des règles inscrites dans le statut de 61 qui assure l'équilibre entre les trois acteurs du Territoire : l'Etat, les 3 monarchies et les élus.
Agacement? Coup de gueule? Ou plus?
Ce clivage entre Wallis et Futuna n'est pas nouveau... Mika Tui, Adjoint aux Affaires Culturelles et historien n'est pas surpris Il rappelle : "Il y a déjà un précédent qui touche cette notion séparatiste qu'entretenaient Wallis et Futuna. Par exemple au niveau des drapeaux. Au moment du Festival de l'an 2000 c'était vraiment la croix et la bannière pour faire admettre à Futuna que l'archipel avait un seul drapeau. Finalement Futuna a menacé de ne pas participer et les drapeaux de Futuna ont flotté tout le Festival à côté de celui de Wallis!"
Pour l'instant personne n'a souhaité commenter ce courrier. Restera-t-il comme un signe d'agacement, un coup de gueule pour mettre la pression... ou plus?
Elles ont été exacerbées récemment par le projet d'accorder aux bateaux américains l'autorisation de pêcher dans nos eaux ZEE (Zone Economique Exclusive), par le dossier des nodules polymétalliques sous-marins et par la récente visite de la Ministre des Outre-Mer George Pau-Langevin.
Et l'indépendance? Pourquoi pas?
Ce qui est nouveau c'est la conclusion -si l'Etat ne fait rien- de "demander l'aide d'une puissance étrangère (Chine-Japon-Australie, les USA) pour le développement de notre Territoire". Avec une question finale qui résonne comme une menace "Et l'indépendance? Pourquoi pas?".
Dans ce courrier les chefs coutumiers de Sigave expliquent le fondement de leur démarche.: "Avant l'arrivée de la France, une seule autorité existait : "le Roi et la Coutume" et elle existe encore et elle est seule maître des îles de Wallis et Futuna". Une détermination de garder intactes les racines anciennes du pouvoir. Les coutumiers des trois royaumes s'accordent -à des nuances près- sur ce point surtout quand il concerne le foncier : sur terre, sur l'eau et sous l'eau. Ils l'expriment à chaque occasion publique, lors de cérémonies officielles (dont lors de la venue de la Ministre) et coutumières, sur les antennes quand ils en ont l'occasion.
Plus d'autonomie financière
En revanche, la demande d'une "autonomie financière" et de "décision indépendante de Wallis" réclamée dans ce courrier devrait être beaucoup moins partagée même si elle n'est pas nouvelle. Le Saatula Soane Kaikilekofe (Ministre coutumier) la justifie dans un entretien :"Nous avons prononcé le mot "équilibrage" depuis des années et des années. Et on se rend compte que ça n'existe pas réellement".
Futuna avait demandé il y a quelques années un sous-préfet. Elle a obtenu un délégué du Préfet. Elle possède des élus à l'Assemblée Territoriale mais les décisions sont toujours prises au scrutin majoritaire en session à Wallis.
Le courrier exige donc de fait un changement des règles inscrites dans le statut de 61 qui assure l'équilibre entre les trois acteurs du Territoire : l'Etat, les 3 monarchies et les élus.
Agacement? Coup de gueule? Ou plus?
Ce clivage entre Wallis et Futuna n'est pas nouveau... Mika Tui, Adjoint aux Affaires Culturelles et historien n'est pas surpris Il rappelle : "Il y a déjà un précédent qui touche cette notion séparatiste qu'entretenaient Wallis et Futuna. Par exemple au niveau des drapeaux. Au moment du Festival de l'an 2000 c'était vraiment la croix et la bannière pour faire admettre à Futuna que l'archipel avait un seul drapeau. Finalement Futuna a menacé de ne pas participer et les drapeaux de Futuna ont flotté tout le Festival à côté de celui de Wallis!"
Pour l'instant personne n'a souhaité commenter ce courrier. Restera-t-il comme un signe d'agacement, un coup de gueule pour mettre la pression... ou plus?