La retraite à 65 ans à Wallis et Futuna?

Une nouvelle réforme du régime de retraite se profile à Wallis et Futuna. Pour équilibrer les comptes jusqu'en 2037, la principale proposition vise à repousser l'âge de départ de 60 à 65 ans.
L'âge de départ à la retraite pourrait être repoussé de 60 à 65 ans à Wallis et Futuna. Une seconde réforme du régime  est en préparation avec pour objectif d'équilibrer les comptes jusqu'en 2037, selon la caisse locale.

Le projet de réforme est sur la table de la commission des affaires sociales de l'assemblée territoriale. Les élus ont commencé à examiner les propositions de la CPSWF, la caisse de prestations sociales du territoire.
Dans une lettre au président de l'Assemblée, le directeur de la CPS, Mikaele Uhilamoafa, affirme que le conseil d'administration de la caisse "a fait le choix de mesures fortes avec certaines dérogations". ​Il justifie la nécéssité d'une réforme par le déficit chronique de sa caisse.

D'emblée le patron de la caisse déclare rejeter deux mesures "trop délicates à mettre en oeuvre", selon lui: une cotisation de 6% sur les revenus des retraités et une surcotisation de 14% sur les gros salaires supérieurs à 3,5 millions de Francs Pacifique. En revanche il propose trois modifications majeures pour que les futurs retraités bénéficient d'une pension à taux plein:
  • l'âge de la retraite passerait de 60 à 65 ans
  • la période d'activité serait prolongée de 32 à 37 ans.
  • le montant serait calculé sur les 15 meilleures années au lieu de 10
Des mesures de transition sont prévues pour atténuer les effets les plus brutaux de ces changements.


"Scénario dur"


La première réforme, en 2009, avait déjà porté sur des mesures sévères, avec la suppression du minima de retraite, la désindexation des pensions ou le calcul du montant de l'allocation sur les 10 meilleures années. L'âge de départ avait été porté à 60 ans et les cotisations avaient été augmentées à 5,2% pour les salariés et 10,4% pour les entreprises.
Le responsable du service territorial des affaires sociales, Jean-Louis Gardiès déplore le recouvrement insuffisant des cotisations en raison du non paiement par les employeurs et de l'emploi non déclaré.

Mikaele Uhilamoafa appelle les élus à adopter sa réforme dès cette année car dit-il "l'équilibre à long terme de notre régime en dépend". Il admet cependant que le "scénario dur" qu'il propose permettra seulement de ne plus creuser le déficit sans parvenir à équilibrer structurellement les comptes.

Le président de la commission des affaires sociales, Atoloto Kolokilagi, a d'ores et déjà apporté son soutien à une réforme "une question de survie pour la caisse" a-t-il dit. Mais pour l'instant aucune date n'a été fixée pour un débat et un vote à l'Assemblée territoriale.
Porter la retraite à 65 ans est en effet un sujet sensible dans un territoire où l'espérance de vie vient seulement d'atteindre 75 ans.