Le cachalot drossé sur le récif de Faioa n'est plus qu'un squelette battu par la houle. Cachalots, baleines, ces monstres marins ont été la proie des baleiniers. Voyage au pays de la mémoire.
Le Pacifique a pendant presque 3 siècles été le terrain de chasse des baleiniers. Baleines et cachalots vivaient en abondance dans les eaux du "grand océan".
Ils ont été chassés pour leur graisse qui donnait de l'huile, pour l'ambre gris utilisée en parfumerie. En deux siècles les populations ont été divisées par trois.
Aventuriers et découvreurs
Les équipages des baleiniers ont suivi les navires des premiers explorateurs comme Wallis, Cook, Bougainvielle. Les contacts les plus fréquents et les plus suivis ont été ceux des "chasseurs de cétacés". Plus que ceux établis par les missionnaires.
Ils cherchaient des îles pour s'avitailler et refaire leur réserve en eau. Les récits d'aventures extraordinaires de marins de baleiniers échoués sur des îles, des déserteurs devenus des "écumeurs de plages" sont nombreux.
Ce seront d'ailleurs souvent eux qui serviront d'interprètes aux missionnaires ou aux capitaines de navires des marines royales françaises ou anglaises.
Ces marins, issus pour la plupart des classes misérables en Europe, découvriront avec ébahissement une vie facile et fonderont un des familles polynésiennes. Ce seront parfois aussi eux qui paieront de leur vie la capture par des habitants hostiles.
Baleiniers à Wallis
A Wallis, les traces de ces grandes chasses ne sont pas aussi marquées qu'aux Marquises, à Tahiti ou à Hawaï. Mais elles existent comme le confirme Pascal Nicomète qui anime le Club de plongée "Evasion bleue": "ils sont venus à Wallis et en tant que plongeur j'ai d'ailleurs retrouvé un grand nombre d'ancres de baleiniers à des profondeurs de 40-45 mètres et surtout du côté de la passe et tout autour de l'îlot des lépreux". De grandes et lourdes ancres qui équipaient les puissants trois-mâts choisis pour la chasse aux énormes cétacés.
Wallis et Futuna resteront en dehors des grandes chasses car trop éloignés des routes maritimes principes pour aller vers les grands ports d'exportation des produits issus des animaux.
L'histoire ne révèle pas non plus de sites de dépeçage. Là encore, l'éloignement "protège" nos îles des grandes "boucheries" en plein air. Dans nos îles le "chasseur de baleines" s'arrêtait pour récupérer de la nourriture achetée aux habitants : cochons, taros, bananes et fruits divers. Et pour faire le plein de grand tonneaux d'eau claire.
L'animal qui "souffle l'eau de mer"
Le cétacé ne se retrouve pas dans les grands mythes polynésiens de nos îles. C'est un autre poisson qui sera à l'origine du mythe de la fondation d'Uvea. En revanche, les populations avaient bien évidemment souvent vu et croisé ces énormes animaux.
Au large de leur île mais aussi lors des traversées d'une île à l'autre, d'un archipel à l'autre. : "la terminologie qui correspond à une baleine, c'est "tua pui", l'animal qui souffle de l'eau de mer" explique Mika Tui, historien et directeur adjoint aux Affaires culturelles. Un terme très concret, très visuel qui prouve une observation précise de l'animal.
Le Père Bataillon, dans la deuxième moitié du 19 ème siècle, ne signalera jamais dans ses écrits -pourtant détaillés et prolixes- une quelconque présence de cachalots ou de baleines.
Le seul témoignage d'une présence de ces cétacés se trouve dans la vitrine du musée de Saint-Pierre Chanel à Poï, à Futuna. Il s'agit d'une dent de cachalot. La sacristine du lieu se rappelle : "J'étais jeune. Elle a été rapportée -avec les ossements du Père Chanel par des fidèles des îles des Samoa". Cette dent avait été offerte au saint de son vivant. C'était un cadeau apprécié à l'époque dans les îles. Apprécié parce que rare.
Un collier en dents de cachalot sera trouvé par hasard dans un terrain agricole de Wallis. Un autre a été signalé à Futuna.
Les temps anciens des grandes chasses est révolu. Mais l'échouage de ce cachalot prouve que l'animal aux dimensions hors-normes suscite toujours le même intérêt, la même fascination
Ils ont été chassés pour leur graisse qui donnait de l'huile, pour l'ambre gris utilisée en parfumerie. En deux siècles les populations ont été divisées par trois.
Aventuriers et découvreurs
Les équipages des baleiniers ont suivi les navires des premiers explorateurs comme Wallis, Cook, Bougainvielle. Les contacts les plus fréquents et les plus suivis ont été ceux des "chasseurs de cétacés". Plus que ceux établis par les missionnaires.
Ils cherchaient des îles pour s'avitailler et refaire leur réserve en eau. Les récits d'aventures extraordinaires de marins de baleiniers échoués sur des îles, des déserteurs devenus des "écumeurs de plages" sont nombreux.
Ce seront d'ailleurs souvent eux qui serviront d'interprètes aux missionnaires ou aux capitaines de navires des marines royales françaises ou anglaises.
Ces marins, issus pour la plupart des classes misérables en Europe, découvriront avec ébahissement une vie facile et fonderont un des familles polynésiennes. Ce seront parfois aussi eux qui paieront de leur vie la capture par des habitants hostiles.
Baleiniers à Wallis
A Wallis, les traces de ces grandes chasses ne sont pas aussi marquées qu'aux Marquises, à Tahiti ou à Hawaï. Mais elles existent comme le confirme Pascal Nicomète qui anime le Club de plongée "Evasion bleue": "ils sont venus à Wallis et en tant que plongeur j'ai d'ailleurs retrouvé un grand nombre d'ancres de baleiniers à des profondeurs de 40-45 mètres et surtout du côté de la passe et tout autour de l'îlot des lépreux". De grandes et lourdes ancres qui équipaient les puissants trois-mâts choisis pour la chasse aux énormes cétacés.
Wallis et Futuna resteront en dehors des grandes chasses car trop éloignés des routes maritimes principes pour aller vers les grands ports d'exportation des produits issus des animaux.
L'histoire ne révèle pas non plus de sites de dépeçage. Là encore, l'éloignement "protège" nos îles des grandes "boucheries" en plein air. Dans nos îles le "chasseur de baleines" s'arrêtait pour récupérer de la nourriture achetée aux habitants : cochons, taros, bananes et fruits divers. Et pour faire le plein de grand tonneaux d'eau claire.
L'animal qui "souffle l'eau de mer"
Le cétacé ne se retrouve pas dans les grands mythes polynésiens de nos îles. C'est un autre poisson qui sera à l'origine du mythe de la fondation d'Uvea. En revanche, les populations avaient bien évidemment souvent vu et croisé ces énormes animaux.
Au large de leur île mais aussi lors des traversées d'une île à l'autre, d'un archipel à l'autre. : "la terminologie qui correspond à une baleine, c'est "tua pui", l'animal qui souffle de l'eau de mer" explique Mika Tui, historien et directeur adjoint aux Affaires culturelles. Un terme très concret, très visuel qui prouve une observation précise de l'animal.
Le Père Bataillon, dans la deuxième moitié du 19 ème siècle, ne signalera jamais dans ses écrits -pourtant détaillés et prolixes- une quelconque présence de cachalots ou de baleines.
Le seul témoignage d'une présence de ces cétacés se trouve dans la vitrine du musée de Saint-Pierre Chanel à Poï, à Futuna. Il s'agit d'une dent de cachalot. La sacristine du lieu se rappelle : "J'étais jeune. Elle a été rapportée -avec les ossements du Père Chanel par des fidèles des îles des Samoa". Cette dent avait été offerte au saint de son vivant. C'était un cadeau apprécié à l'époque dans les îles. Apprécié parce que rare.
Un collier en dents de cachalot sera trouvé par hasard dans un terrain agricole de Wallis. Un autre a été signalé à Futuna.
Les temps anciens des grandes chasses est révolu. Mais l'échouage de ce cachalot prouve que l'animal aux dimensions hors-normes suscite toujours le même intérêt, la même fascination