Le lycée public d'enseignement général de Mata Utu, le seul à Wallis et Futuna, a été à nouveau bloqué, à quelques jours du baccalauréat. Les lycéens ont été empêchés de pénétrer dans l'établissement par des villageois en raison d'un nouveau conflit autour de l'attribution d'un "emploi foncier".
L'année scolaire se termine comme elle a commencé au lycée public de Mata Utu (l'année scolaire "australe" court de mi-février à mi-decembre).
Le seul lycée d'enseignement général de Wallis et Futuna a été à nouveau bloqué, début novembre, pendant quatre jours, par des habitants de la capitale, à l'orée du baccalauréat. Ce nouveau conflit a tourné une fois encore autour de l'attribution d'un "emploi foncier".
Le dimanche 1er novembre les internes ont été évacués du site. Le lendemain, les lycéens ont été empêchés de rejoindre leurs classes. L'établissement, ouvert en 1993, compte environ 600 élèves dont une centaine d'internes, principalement de Futuna.
Le siège du Vice-rectorat et les locaux du service des oeuvres scolaires ont également été bloqués par les villageois.
Les "emplois fonciers" sont l'une des spécificités de Wallis et Futuna. Dans les deux îles du Pacifique, ce sont les chefs coutumiers qui gèrent les terres et peuvent louer des terrains, parfois gratuitement, en échange de postes le plus souvent non qualifiés pour les habitants de leur village.
Cette tradition suscite de multiples conflits, soit entre les administrations ou les entreprises et les coutumiers, soit au sein des familles et des clans qui peuvent prétendre à ces emplois.
En même temps que le lycée, le dépôt pétrolier de Halalo a également été bloqué par les villageois pour l'attribution d'un "emploi foncier" mais l'affaire a été résolue rapidement.
Le chef du village de Mata Utu, le Tui Mata Utu a justifié le blocage du lycée par le fait que "le bail entre le lycée et le village, qui date de 25 ans, prévoit un emploi foncier de surveillant attribué, sans concours, à un habitant de Mata Utu" or dit-il, "la vice-rectrice a organisé un concours pour ce poste alors que j'avais déjà désigné un candidat, (une personne) qui travaille au lycée depuis un an et cinq mois".
Le préfet Marcel Renouf n'a pas répliqué sur le fond. Mais au Tui Mata Utu qui l'a invité à venir discuter sur le site scolaire, il a rétorqué qu'il était ouvert à la concertation et au dialogue mais que c'était dans son bureau de chef du territoire que l'entretien devait avoir lieu.
Le préfet a qualifié cependant le blocage du lycée "d'acte inacceptable et d'action (menée) à la légère" à la veille du baccalauréat.
Il a fallu quatre jours de blocage du lycée et plusieurs séances de négociations à la préfecture pour parvenir à un accord, terme que récuse le préfet.
A l'issue des discussions le chef du village, Tui Mata Utu, s'est déclaré satisfait d'avoir "obtenu le poste pour la personne que nous avions choisi".
L'emploi redevenu "foncier" ayant été attribué donc au candidat du chef de Mata Utu, le surveillant occupant actuellement le poste "continuera à faire des remplacements l'an prochain" selon la formule de compromis.
La proviseure du lycée, Françoise Szenes, s'est affirmée "heureuse" qu'une solution ait été trouvée, permettant la tenue des épreuves du baccalauréat 2015.
Quant à la Vice-rectrice, Annick Baillou, elle a mis toute cette affaire sur le compte d'une "incompréhension" soulignant "qu'il n'est pas toujours facile...de comprendre les attentes de chacun". Elle a annoncé "des rencontres (désormais) régulières entre la proviseure et le Tui Mata Utu pour discuter sérieusement des sujets où on est pas toujours en accord".
En février, l'année scolaire avait commencé avec une semaine de retard, également en raison du blocage du lycée pour une question d'"emploi foncier".
Comme aujourd'hui, le conflit s'était conclu par un accord entre les coutumiers, le préfet et la Vice-rectrice.
Tout a commencé fin mai par une bagarre entre jeunes suite à une banale course de scooters relayée par des commentaires musclés sur Facebook.
Au lendemain des incidents, une assemblée de parents d'élèves est improvisée sur le site du lycée à l'appel du chef de village de Mata Utu, Tui Mata Utu, essentiellement pour mettre en garde les adolescents contre tout nouvel affrontement..
Commence alors une campagne de l'association des parents d'élèves du lycée exigeant le renvoi de la proviseure accusée de laisser faire envers les bagarres et au total d'incompétence.
Les syndicats d'enseignants contestent la représentativité de l'associations de parents d'élèves et dans une pétition prennent la défense de la chef d'établissement.
Ce nouveau conflit semble avoir pour origine la forte opposition entre la majorité du corps professoral et le prédecesseur de l'actuelle proviseure.
Soutenu par l'association des parents d'élèves, le précédent chef d'établissement avait mis en place notamment l'opération "Wallimoges", un voyage pédagogique des premières S à Limoges, contesté par les enseignants.
Ce déplacement n'a pas été renouvelé par l'actuelle proviseure, chargée de rétablir les comptes du lycée mis à mal par son prédécesseur selon l'administration.
Il faudra qu'un inspecteur général de l'Education nationale vienne de Paris en mission à Mata Utu fin juin pour apaiser les passions qui iront à un moment jusqu'à des menaces contre la proviseure. Son rapport à la ministre n'a pas été rendu public.
Au final, Françoise Szenes n'a pas été renvoyée mais son contrat de deux ans n'a pas été renouvelé comme c'est courant: elle quittera donc Wallis et Futuna en juillet prochain...
Le seul lycée d'enseignement général de Wallis et Futuna a été à nouveau bloqué, début novembre, pendant quatre jours, par des habitants de la capitale, à l'orée du baccalauréat. Ce nouveau conflit a tourné une fois encore autour de l'attribution d'un "emploi foncier".
Le dimanche 1er novembre les internes ont été évacués du site. Le lendemain, les lycéens ont été empêchés de rejoindre leurs classes. L'établissement, ouvert en 1993, compte environ 600 élèves dont une centaine d'internes, principalement de Futuna.
Le siège du Vice-rectorat et les locaux du service des oeuvres scolaires ont également été bloqués par les villageois.
Conflit pour un "emploi foncier"
Les "emplois fonciers" sont l'une des spécificités de Wallis et Futuna. Dans les deux îles du Pacifique, ce sont les chefs coutumiers qui gèrent les terres et peuvent louer des terrains, parfois gratuitement, en échange de postes le plus souvent non qualifiés pour les habitants de leur village.
Cette tradition suscite de multiples conflits, soit entre les administrations ou les entreprises et les coutumiers, soit au sein des familles et des clans qui peuvent prétendre à ces emplois.
En même temps que le lycée, le dépôt pétrolier de Halalo a également été bloqué par les villageois pour l'attribution d'un "emploi foncier" mais l'affaire a été résolue rapidement.
Le chef du village de Mata Utu, le Tui Mata Utu a justifié le blocage du lycée par le fait que "le bail entre le lycée et le village, qui date de 25 ans, prévoit un emploi foncier de surveillant attribué, sans concours, à un habitant de Mata Utu" or dit-il, "la vice-rectrice a organisé un concours pour ce poste alors que j'avais déjà désigné un candidat, (une personne) qui travaille au lycée depuis un an et cinq mois".
Le préfet Marcel Renouf n'a pas répliqué sur le fond. Mais au Tui Mata Utu qui l'a invité à venir discuter sur le site scolaire, il a rétorqué qu'il était ouvert à la concertation et au dialogue mais que c'était dans son bureau de chef du territoire que l'entretien devait avoir lieu.
Le préfet a qualifié cependant le blocage du lycée "d'acte inacceptable et d'action (menée) à la légère" à la veille du baccalauréat.
Il a fallu quatre jours de blocage du lycée et plusieurs séances de négociations à la préfecture pour parvenir à un accord, terme que récuse le préfet.
Le candidat du chef de Mata Utu choisi pour le poste
A l'issue des discussions le chef du village, Tui Mata Utu, s'est déclaré satisfait d'avoir "obtenu le poste pour la personne que nous avions choisi".
L'emploi redevenu "foncier" ayant été attribué donc au candidat du chef de Mata Utu, le surveillant occupant actuellement le poste "continuera à faire des remplacements l'an prochain" selon la formule de compromis.
La proviseure du lycée, Françoise Szenes, s'est affirmée "heureuse" qu'une solution ait été trouvée, permettant la tenue des épreuves du baccalauréat 2015.
Quant à la Vice-rectrice, Annick Baillou, elle a mis toute cette affaire sur le compte d'une "incompréhension" soulignant "qu'il n'est pas toujours facile...de comprendre les attentes de chacun". Elle a annoncé "des rencontres (désormais) régulières entre la proviseure et le Tui Mata Utu pour discuter sérieusement des sujets où on est pas toujours en accord".
En février, l'année scolaire avait commencé avec une semaine de retard, également en raison du blocage du lycée pour une question d'"emploi foncier".
Comme aujourd'hui, le conflit s'était conclu par un accord entre les coutumiers, le préfet et la Vice-rectrice.
Tension extrème au lycée en juin
Le conflit le plus grave qu'a connu le lycée, au cour de l'année 2015, ne tient pas à un conflit sur un "emploi foncier". En juin, une extrème tension a régné autour de la proviseure, Françoise Szenes, nommée à son poste l'année précédente.Tout a commencé fin mai par une bagarre entre jeunes suite à une banale course de scooters relayée par des commentaires musclés sur Facebook.
Au lendemain des incidents, une assemblée de parents d'élèves est improvisée sur le site du lycée à l'appel du chef de village de Mata Utu, Tui Mata Utu, essentiellement pour mettre en garde les adolescents contre tout nouvel affrontement..
Commence alors une campagne de l'association des parents d'élèves du lycée exigeant le renvoi de la proviseure accusée de laisser faire envers les bagarres et au total d'incompétence.
Les syndicats d'enseignants contestent la représentativité de l'associations de parents d'élèves et dans une pétition prennent la défense de la chef d'établissement.
Ce nouveau conflit semble avoir pour origine la forte opposition entre la majorité du corps professoral et le prédecesseur de l'actuelle proviseure.
Soutenu par l'association des parents d'élèves, le précédent chef d'établissement avait mis en place notamment l'opération "Wallimoges", un voyage pédagogique des premières S à Limoges, contesté par les enseignants.
Ce déplacement n'a pas été renouvelé par l'actuelle proviseure, chargée de rétablir les comptes du lycée mis à mal par son prédécesseur selon l'administration.
Il faudra qu'un inspecteur général de l'Education nationale vienne de Paris en mission à Mata Utu fin juin pour apaiser les passions qui iront à un moment jusqu'à des menaces contre la proviseure. Son rapport à la ministre n'a pas été rendu public.
Au final, Françoise Szenes n'a pas été renvoyée mais son contrat de deux ans n'a pas été renouvelé comme c'est courant: elle quittera donc Wallis et Futuna en juillet prochain...