Les vols sont suspendus à l'aéroport de Wallis-Hihifo. L'aéroport est bloqué par la chefferie de Hihifo accompagnée de villageois.
Le vol de ce lundi midi a été annulé. Et reporté -si le blocage est levé- à mardi 24 novembre.
Le vol de ce lundi midi a été annulé. Et reporté -si le blocage est levé- à mardi 24 novembre.
Il est midi. Le parking, habituellement encombré de voitures- est désert.
Des pick up barrent l'entrée de l'aéroport. Deux représentants de la Grande chefferie, la chefferie du district de Hihifo, une trentaine de villageois, une quinzaine de femmes sont assis protégés en partie des rafales de pluie sous des abris de toile. Boissons, marmites, barbecue, le groupe semble s'être installé en fin d'après-midi dimanche pour durer.
Le vol SB300 d'Air Calin Nouméa-Wallis via Nandi a été annulé ce matin.
Conflit lié à l'emploi foncier
Ce conflit a une origine coutumière. Et plus précisément est lié à l'emploi foncier. "La cause essentielle aujourd'hui, c'est le ras-le-bol par rapport à l'inertie des pouvoirs publics et en particulier de l'aviation civile et du Préfet" explique l'uluimonua Pasilite Hensen, ministre coutumier de la Grande chefferie. Il rappelle ce qu'il qualifie de "partenariat" entre le district et l'Etat "puisque l'aéroport et toutes les infrastructures sont un foncier qui appartient à la chefferie et à la population de Hihifo".Un "partenariat" qui se traduit -ici comme partout sur le territoire- par un "échange" terres contre emplois.
Dans un récent article publié sur notre site WEB (wallisfutuna.la 1ere.fr) à l'occasion du dernier conflit foncier pour un poste au lycée "Emploi foncier : mode d'emploi" le mécanisme culturel et les racines de ces "emplois fonciers" sont clairement expliqués.
En conclusion de son raisonnement le Ministre insiste sur ce point coutumier. "Aujourd'hui, nous voulons mettre le "holà" pour stopper cette effusion (d'emplois) et pour remettre les problèmes sur la table et qu'on puisse discuter".
Différemment dit, il faut arrêter de décider la création d'emplois non-qualifiés sans passer par la chefferie et le district.
Menaces d'action judiciaire
Face à ce raidissement, le Préfet Marcel Renouf rappelle que "le dialogue est permanent, encore la semaine dernière" et affirme ne pas comprendre cette situation où "l'ensemble du Territoire et sa population" sont pris en otage par des revendications qui ne concernent l'intérêt que de quelques personnes".Et refuse toute discussion tant que l'aéroport est bloqué. Le Préfet brandit la menace d'une action judiciaire "Ce genre d'action est susceptible de constituer des délits. Il y a donc une enquête de gendarmerie en cours. Il conclut: "la justice ne manquera pas de réserver les suites qu'il convient à de telles actions".
Vols reportés: jusqu'à quand?
La situation semble actuellement aussi bloquée que l'accès à l'aéroport...Air Calin, ce lundi matin, avait reporté ses vols Nouméa-Wallis-Nouméa à demain mardi. Il est peu probable qu'ils puissent être assurés. Comme pour aujourd'hui, la compagnie aérienne fera connaître sa décision en début de matinée en fonction de l'avancée -ou du blocage- des discussions.