Avec le nouvel an est arrivé le temps des étrennes. Une tradition qui remonte à l'antiquité romaine et au culte de Junon. Une tradition toujours vivante. Les étrennes sont les premiers "bons voeux!" pour l'année qui commence.
Après les cadeaux de Noël, les étrennes! La période est décidément favorable aux échanges! Comme pour Noël, il faut aller chercher l'explication dans les peurs de l'homme face aux ténèbres, dans la peur de l'homme de voir à jamais disparaître la lumière du soleil. A partir du solstice d'hiver les jours commencent à rallonger.
Et les hommes à croire au retour du cycle de la vie, de la fécondité.
A ce geste de don est associé un mot, "strena". C'est le cadeau fait pour s'assurer un bon présage en même temps que le présage lui-même. Ce côté volontaire, actif du don et du souhait, du voeu se trouve dans un adjectif de la même racine : "strenuus". Dans l'incontournable dictionnaire Gaffiot, la "bible" de tous les latinistes la définition est "diligent, actif, agissant".
Les Romains, qui n'hésitaient jamais à créer une divinité (on en a recensé 14000...) ont créé "Strenia". D'où vient notre "étrenne".
Mais l'explication uniquement étymologique est un peu courte... Il faut revenir à Junon -l'épouse de Jupiter- pour comprendre ce symbolisme des étrennes. Nées dans un monde païen et poursuivies par le monde chrétien.
Une Junon qui a pris les qualités d'une divinité plongeant ses racines dans la fin de la préhistoire : la "Grande Déesse-Mère".
Dans la mythologie romaine Junon est la déesse de la femme et de la fécondité. Elle est souvent représentée avec des formes très féminines.
Dans un ouvrage de référence "le culte de la déesse-mère"(ed.Payot) l'historien E.O. James décrit cette déesse -à laquelle est assimilée Junon : "Pour un peuple pastoral tout occupé d'agriculture, la fertilité sous ses aspects variés étaient une nécessité vitale et c'était la fertilité, la fécondité que dispensait la Grande Mère. Elle réunissait dans sa personnalité complexe les fonctions d'une déesse rattachée au principe maternel de la nature, dispensatrice de la vie des récoltes, des troupeaux et de la descendance humaine".
La figue -symbole de l'abondance- est dans l'antiquité associée à des rites de fécondation. La "feuille de vigne" de Adam et Eve était probablement une feuille de figuier. Le lien entre ce fruit et la sexualité se retrouve régulièrement dans la littérature.
Le miel -à la fois nourriture et boisson- était important dans une civilisation agro-pastorale. Il symbolise la douceur et le posséder prouve la richesse. Offrir du miel est un signe de protection et d'apaisement.
Dans les rites d'initiation à Mithra -la religion qui concurrença le Christianisme à ses débuts et notamment au solstice d'hiver- le miel était répandu par les fidèles.
Pour les dattes, la symbolique est aussi celle de l'abondance.
Désormais, quand on offrira -ou recevra- des étrennes, il nous faudra avoir une pensée pour cette humanité terrorisée par la nuit, pour cette humanité infiniment reconnaissante à Junon -l'héritière de la "Grande Déesse Mère"- de leur assurer fertilité et fécondité avec le retour de la lumière.
Nous en sommes les héritiers.
Et les hommes à croire au retour du cycle de la vie, de la fécondité.
Janvier, le mois de Junon
Les Romains échangeaient en janvier - le mois du "double féminin" dans sa puissance de Jupiter, Junon- des souhaits de bonheur et des cadeaux. Ces présents avaient une valeur symbolique et religieuse très forte : des figues, du miel, des dattes.A ce geste de don est associé un mot, "strena". C'est le cadeau fait pour s'assurer un bon présage en même temps que le présage lui-même. Ce côté volontaire, actif du don et du souhait, du voeu se trouve dans un adjectif de la même racine : "strenuus". Dans l'incontournable dictionnaire Gaffiot, la "bible" de tous les latinistes la définition est "diligent, actif, agissant".
Les Romains, qui n'hésitaient jamais à créer une divinité (on en a recensé 14000...) ont créé "Strenia". D'où vient notre "étrenne".
Mais l'explication uniquement étymologique est un peu courte... Il faut revenir à Junon -l'épouse de Jupiter- pour comprendre ce symbolisme des étrennes. Nées dans un monde païen et poursuivies par le monde chrétien.
Junon, la "Grande Déesse Mère"
Dans le calendrier romain, les "calendes" étaient les premiers jours de la nouvelle lune. Ces jours étaient réservés à Junon.Une Junon qui a pris les qualités d'une divinité plongeant ses racines dans la fin de la préhistoire : la "Grande Déesse-Mère".
Dans la mythologie romaine Junon est la déesse de la femme et de la fécondité. Elle est souvent représentée avec des formes très féminines.
Dans un ouvrage de référence "le culte de la déesse-mère"(ed.Payot) l'historien E.O. James décrit cette déesse -à laquelle est assimilée Junon : "Pour un peuple pastoral tout occupé d'agriculture, la fertilité sous ses aspects variés étaient une nécessité vitale et c'était la fertilité, la fécondité que dispensait la Grande Mère. Elle réunissait dans sa personnalité complexe les fonctions d'une déesse rattachée au principe maternel de la nature, dispensatrice de la vie des récoltes, des troupeaux et de la descendance humaine".
Premières offrandes : figues, miel et dattes
On comprend mieux pourquoi les premières étrennes, ces offrandes faits à l'occasion du mois de Junon sont les figues, le miel et les dattes.La figue -symbole de l'abondance- est dans l'antiquité associée à des rites de fécondation. La "feuille de vigne" de Adam et Eve était probablement une feuille de figuier. Le lien entre ce fruit et la sexualité se retrouve régulièrement dans la littérature.
Le miel -à la fois nourriture et boisson- était important dans une civilisation agro-pastorale. Il symbolise la douceur et le posséder prouve la richesse. Offrir du miel est un signe de protection et d'apaisement.
Dans les rites d'initiation à Mithra -la religion qui concurrença le Christianisme à ses débuts et notamment au solstice d'hiver- le miel était répandu par les fidèles.
Pour les dattes, la symbolique est aussi celle de l'abondance.
Désormais, quand on offrira -ou recevra- des étrennes, il nous faudra avoir une pensée pour cette humanité terrorisée par la nuit, pour cette humanité infiniment reconnaissante à Junon -l'héritière de la "Grande Déesse Mère"- de leur assurer fertilité et fécondité avec le retour de la lumière.
Nous en sommes les héritiers.