Artisanat : travailler l’écorce de Bourao, pour perpétuer les traditions

Découpe de branche de Bourao pour en retirer l'écorce
Atelier fibre de Bourao pour cette famille qui prépare les prochaines festivités de son District. Elle sert à réaliser des objets traditionnels comme la jupe de danse kanak, ou la jupe-monnaie, encore utilisée dans certaines cérémonies

Dans cette fine équipe, le cheffe d’équipe c’est Soana Takatai, la maman de la fratrie. C’est elle qui inculque à ses enfants l’art de la tradition, elle qui connaît son jardin sur les bouts des doigts elle nous entraîne dans une immersion dans la forêt à la recherche de jeune branche de bourao à découper pour la première étape. Une recherche qui s’avère peu productive, seulement trois branches trouvées, heureusement que Soana en récupère un petit peu chaque jour.

“ Il y en a de moins en moins des branches de bourao” 

Deuxième étape, à l’aide d’un couteau ou d’une petite machette, la peau est enlevée, en la râpant avec la lame. Tout le monde met la main à la pâte, évidemment notre cheffe d’équipe ne compte pas laisser ses troupes se reposer tant que le travail ne sera pas achevé. Les tiges de bourao sont ensuite assemblées en fagot avant d’être transportées sur la plage pour la prochaine étape. 

“ C’est un travail très physique pour les femmes mais c’est utile de maintenir ces traditions. C’est un besoin quotidien dans la vie des Wallisiens”

Losa Takatai, fille cadet de Soana

Les tiges de bourao sont assemblées en fagot et posées au fond, dans l’eau saumâtre, pendant huit jours et maintenues à l’aide de pierre. 

Couche par couche  

Après huit jours, Soana pourra récupérer le fagot dans l’eau, et retirera les fibres, couche par couche. D'une seule tige, elle pourra extraire quatre couches de différentes qualités. Ensuite, les fibres seront trempées dans l’eau douce toute une nuit, puis séchées toute une journée au soleil. Puis Saona et ses enfants confectionneront divers objets pour les grands événements prévus cette année.

©Wallis